Depuis 2004, les établissements de santé sont rémunérés en France par un mécanisme de tarification à l’activité (T2A). Cependant, au moment où est instauré ce mécanisme, les tarifs diffèrent selon le secteur, ceux du public étant plus élevés que ceux du privé, considérant que l’hôpital public est plus coûteux. Une politique de convergence tarifaire a été initiée à partir de 2007 afin de contraindre les hôpitaux publics à diminuer leurs coûts de production. Cette convergence a fait l’objet d’une controverse vive entre les représentants des hôpitaux publics, ceux des cliniques privées et le ministère de la Santé. L’article analyse cette controverse en étudiant la façon dont des mécanismes comptables et financiers mettent à l’épreuve les catégories et identités publiques et privées dans le domaine hospitalier et en montrant que cette controverse sur la convergence conduit à penser les objets que constituent les « coûts » des séjours et les « écarts » de coûts entre secteur public et secteur privé. Cette étude montre en quoi les coûts et les écarts constituent des instruments d’action publique singuliers en matière de politiques hospitalières.