eJRIEPS 35 avril 2015 2. Gestion du risque en contexte sportif et en école supérieure de cirque 2.1. Risque et prise de risque en contexte sportif Le risque, tout d'abord, renvoie à l'éventualité d'un événement incertain qui peut conduire à un dommage, à une perte. Deux éléments sont donc indissociables du risque : l'imprévisibilité et les conséquences négatives de l'événement. Collard (2002) évoque ainsi le hasard et les enjeux (ce qui est misé en début ou en cours de partie, que le joueur tente de ne pas perdre) qui peuvent être compétitifs mais surtout corporels dans les sports à risque (quand l'exécution d'une action motrice, prévue explicitement par le code du jeu, peut affecter l'intégrité physique). La prise de risque peut être définie comme « la participation active de l'individu dans un comportement pouvant être dangereux » » (Michel, Purper-Ouakil & Mouren-Siméoni, 2002, p.584). C'est une « décision impliquant un choix qui se caractérise par un certain degré d'incertitude quant aux probabilités d'échec ou de réussite. A chaque probabilité est associée une utilité, un bénéfice du risque » (ibid., p.584). La prise de risque comporte ainsi quatre caractéristiques : deux relevant du risque (l'incertitude du résultat, et les conséquences de l'action éventuellement négatives) et deux relevant du choix personnel de l'individu qui va prendre des risques (le choix intentionnel et volontaire de s'engager, et l'objectif positif, la récompense recherchée dans cet engagement). Les bénéfices escomptés dans les prises de risque sportives sont généralement d'ordre personnel : estime de soi, réputation personnelle, virilité, courage (Raveneau, 2006), reconnaissance sociale, identité, bien-être, mérite, plaisir (Corneloup & Soulé, 2002), recherche de sensations, de limites ou d'autonomie, construction de soi, accomplissement de soi (Soulé & Corneloup, 1998). Il a été notamment mis en avant en psychologie du sport, deux grands profils de preneurs de risque sportif (Lafollie & Le Scanff, 2008) : les compensateurs surtout à la recherche d'une valorisation ou d'une construction de soi et les hédonistes à la recherche de sensations fortes, de plaisir. « Le risque devient alors l'élément d'un mode de vie placé sous le signe du jeu, du ressenti. La pratique d'un sport à risque, au sens premier du terme, rentre a priori dans ce cadre (…), prise de risque comme possibilité d'atteindre une certaine harmonie » (Soulé & Corneloup, 1998, p.8-9). En contexte sportif, la prise de risque est donc avant tout considérée comme constructrice avant d'être éventuellement destructrice (accident). Ce choix volontaire de s'engager dans l'activité va être largement modulé par la représentation du risque encouru qui diffère selon les individus. En effet, le risque est fortement subjectif. Il correspond avant tout à une évaluation personnelle de la situation