Depuis 2019, l’accès au professorat des universités françaises en psychologie est conditionné par la publication d’articles dans des revues de rangs q 1 ou q 2, selon le classement sci mago lié à la base de données scopus . En installant ces critères dépourvus de toute scientificité, le conseil national des universités a ignoré les recommandations internationales de prudence d’usage des indicateurs bibliométriques, n’étant en aucun cas conçus à des fins d’évaluation, de recrutement, de promotion ou de financement des chercheurs. S’ensuit une confusion entre une forme de visibilité des revues et la qualité supposée de leurs contenus. Cet article explore les conséquences de cette réforme sur les conceptions de la recherche, et dès lors aussi sur la formation des psychologues cliniciens et sur les soins prodigués aux usagers. Les patients seraient de plus en plus à la merci de ce que d’obscurs algorithmes donnent à voir des approches thérapeutiques, leur valeur étant définie de manière trompeuse.