Financial inclusion has become a prominent development policy objective. Its promotion rests on the understanding that poverty and underdevelopment mainly result from financial constraints that individuals face. Better access to financial services, in particular via the use of mobile money services, is supposed to lift these constraints and allow for growth and development. After outlining this dominant approach and detailing its theory of change, this article challenges it on the basis of the mesoeconomic study (at territorial level) of areas particularly targeted by financial inclusion policies: Kenyan informal settlements. The study of their geography of money shows how the socio‐spatial flows of money shape people's economic constraints and opportunities. Based on this empirical account, it is argued that the poor are, first and foremost, in a situation of monetary exclusion, rather than being primarily financially constrained. The article conceptualizes monetary exclusion and highlights the theory and policy implications of this situation.
Le projet d’inclusion financière doit aujourd’hui être réalisé grâce à l’adoption par les plus pauvres de la monnaie mobile. Celle-ci mène néanmoins à un affaiblissement du caractère de bien public de la monnaie, et à une privatisation des infrastructures de paiement, qui ne sont pas sans impact sur les rapports sociaux dont la monnaie est un support privilégié. Le projet d’inclusion financière sert par ailleurs une vision principalement individualiste et marchande du développement. La mise en place de monnaies locales amène un contrepoint à cette approche. Nous interrogeons les implications pour le développement de ces deux formes d’innovations monétaires. Classification JEL : E26, O17, O23, O35
Des innovations monétaires, donnant à la monnaie des formes et des caractéristiques nouvelles, sont aujourd’hui utilisées dans le but de favoriser le processus de développement économique. Au Kenya, elles se concrétisent dans les systèmes de monnaie mobile tels que le M-Pesa, ainsi que dans plusieurs monnaies locales mises en place sur le modèle du Bangla-Pesa. Ces monnaies ont des natures et des logiques divergentes, dont la thèse vise à en montrer les impacts et les implications. Pour cela, nous utilisons notamment des données issues de deux enquêtes de terrain.Les innovations monétaires interpellent les théories du développement, qui ont largement exclu la monnaie de leurs analyses, et qui la considèrent généralement comme étant neutre. L’étude de ces dispositifs nous permet de poser les bases d’une théorie monétaire du développement, en questionnant ce faisant le sens à donner au concept de développement, et les rôles que doivent jouer pour celui-ci la monnaie et la finance.
Entre plafond écologique et plancher social, Bruxelles repense son économie en s’appuyant sur la théorie du Donut. Comment la capitale européenne se saisit-elle de cet outil ? Retour d’expérience.
L’article analyse le processus d’institutionnalisation de l’euro numérique actuellement en projet au sein de la Banque centrale européenne. Pour ce faire, nous procédons à une analyse systématique des communications relatives à l’euro numérique publiées par la BCE et ses représentants. Cette analyse conduit à identifier les thèmes autour desquels l’institution communique de manière privilégiée et donc les éléments de légitimation qu’elle emploie. Nous montrons que la BCE opère un cadrage particulier du projet et de l’innovation monétaire qui doit en naître. Cette approche est ensuite comparée aux projets alternatifs portés par les acteurs de la société civile. Il apparaît que la BCE adopte une communication tendant à invisibiliser les implications sociales et politiques du projet d’euro numérique en l’abordant d’une manière principalement technique, ancrée dans des préoccupations économiques et notamment financières. De leur côté, les propositions alternatives ouvrent la voie à un euro numérique doté de finalités spécifiques (pouvant être diverses). Alors que la monnaie est, quelle que soit sa forme, d’abord une institution portée par la légitimité dont elle bénéficie et la confiance qui lui est accordée, aucun des projets formulés quant à l’euro numérique ne peut se prévaloir d’être le plus légitime. Nous discutons des implications pratiques et théoriques de cette situation pour la conduite du projet d’euro numérique ainsi que pour la gouvernance des banques centrales.
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