Ethnobotanique des plantes médicinales anti hémorroïdaires des marchés et villages du Centre et du Littoral Cameroun

RESUMEObjectif : Une enquête ethnobotanique a été conduite de janvier à février 2013 dans la ville de Douala concernant les différents usages des plantes à alcaloïdes par les populations. Méthodologie et résultats : Une dizaine de quartiers ont été prospectés pour le recensement des plantes à alcaloïdes. Ces prospections ont permis de conduire des enquêtes semi-structurées basées sur les interrogations directes, concernant les usages thérapeutiques de ces plantes par les populations ciblées. Au total, 73 espèces végétales à alcaloïdes dont 21 herbacées et 52 ligneuses ont été inventoriées. Parmi ces espèces, 30 sont locales et 43 exotiques. Elles sont reparties en 62 genres et 40 familles. Le ravitaillement se fait dans les champs, les forêts secondarisées, les jardins de cases et vergers, les jachères et marchés. Les espèces de la famille des Solanaceae, Apocynaceae et Rubiaceae sont pour la plupart riche en divers alcaloïdes. Les feuilles, les écorces et les racines sont les parties les plus utilisées dans les recettes pour le traitement de diverses maladies. La voie orale étant le mode d'administration par excellence des dites recettes. Les métabolites secondaires, dont les alcaloïdes, sont inégalement répartis dans les plantes. Ils sont produits dans un organe, tissu ou type cellulaire spécifique à des stades particuliers du développement de la fleur, du fruit, de la graine ou de la plantule. Les plantes à alcaloïdes sont utilisées comme antalgiques majeurs, antipaludéens et pour combattre l'excès d'acide urique. Elles sont également utilisées comme stupéfiants, laxatifs, aphrodisiaques et comme cholinergiques ou comme anticancéreux. Elles entrainent l'accélération du rythme cardiaque et stimulent le système nerveux central avec une augmentation de la vigilance. Conclusion et application des résultats : Toutes ces propriétés peuvent justifier l'intégration de ces produits forestiers non ligneux dans les programmes d'aménagement forestier, en vue de leur exploitation soutenue et durable. Mots-clés : Solanaceae, Apocynaceae, Rubiaceae, alcaloïdes, exploitation ABSTRACT Objective: An ethnobotanical survey was conducted from January to February 2013 in Douala town relating to the various uses of alkaloids plants species by the people. Methodology and results: Ten districts were surveyed for the census alkaloid plants. These surveys helped conduct semi-structured surveys based on direct questions concerning the therapeutic uses of these plants by the targeted populations. A total of 73 alkaloid plant species were identified of which 21 were Journal of Applied Biosciences 78:6600 -6619

Prunus africana (Hook. f.) Kalkman est une plante médicinale Afro montagnarde dont l’exploitation de l’écorce obéit à un mode de gestion bien défini au Cameroun. La présente étude visait à faire un état de lieux de l’exploitation de cette espèce dans la Région de l’Adamaoua. Les données sur l’état de lieux et les paramètres de croissance ont été collectées du 5 au 20 décembre 2020 sur 406 tiges écorcées en 2014 et 2015 dans deux sites. Pour chaque tige trouvée, la latitude, la longitude et l’altitude ont été précisées. Le diamètre à hauteur de poitrine, les épaisseurs de l’écorce ont été mesurées et la technique de récolte a été relevée. Les résultats montrent que les normes d’exploitabilité ne sont pas respectées à 10,8% de l’effectif total pour le diamètre minimum d’exploitabilité (≥ 30 cm au-dessus de 1.30m du sol) et 23,4% pour les techniques d’écorçage ; la technique 2/4 opposé a été appliquée sur les tiges au DHP > 60 cm contrairement à la norme. Le diamètre moyen des arbres exploités est de 47,60 ± 17,65 cm. L’épaisseur moyenne de l’écorce non encore exploitée est de 15,47±4,32 mm ; tandis que celle de la partie en reconstitution est de 7,30±2,32 mm. L’accroissement annuel moyen de l’épaisseur d’écorce est de 1,12±0,47 mm/an. Les paramètres de croissances varient en fonction des sites et de l’altitude. Une demi-rotation de 7 ans pourrait permettre une reconstitution à 101,3 % de l’écorce au second passage sur le côté restant de la même tige. Les résultats obtenus suggèrent d’adopter une demi-rotation globale de 7 ans. Prunus africana (Hook.f.) Kalkman is an Afro-mountain medicinal plant whose bark exploitation follows a well-defined management method in Cameroon. This study aimed make an inventory of the exploitation of this species in the Adamaoua region. Data on the condition and growth parameters were collected from December 5th to 20th, 2020 on 406 Prunus stems debarked in 2014 and 2015 at two sites. For each stem found the latitude, longitude and altitude were specified. The diameter at breast height, the thicknesses of the bark was measured and the harvesting technique was recorded. The results show that the exploitability standards are not respected at 10,8% of the total workforce for the minimum diameter of exploitability (≥ 30 cm above cm 1.30m from the ground) and 23,4% for debarking techniques; the 2/4 opposite technique was applied to sterms with DBH > 60 cm. The average diameter of the exploited trees is 47.60 ± 17.65 cm. The average thickness of the bark not yet exploited is 15.47 ± 4.32 mm; while that of the part being reconstructed is 7.30 ± 2.32 mm. The mean annual increment of bark thickness is 1.12±0.47 mm/year. Growth parameters vary according to site and altitude. A half rotation of 7 year could allow a reconstitution of 101,3% bark replenishment on the second pass on the remaining side of the same sterm. The results obtained suggest adopting an overall half-rotation of 7 years.

RESUMEObjectif : Une enquête ethnobotanique a été conduite de janvier à février 2013 dans la ville de Douala concernant les différents usages des plantes à alcaloïdes par les populations. Méthodologie et résultats : Une dizaine de quartiers ont été prospectés pour le recensement des plantes à alcaloïdes. Ces prospections ont permis de conduire des enquêtes semi-structurées basées sur les interrogations directes, concernant les usages thérapeutiques de ces plantes par les populations ciblées. Au total, 73 espèces végétales à alcaloïdes dont 21 herbacées et 52 ligneuses ont été inventoriées. Parmi ces espèces, 30 sont locales et 43 exotiques. Elles sont reparties en 62 genres et 40 familles. Le ravitaillement se fait dans les champs, les forêts secondarisées, les jardins de cases et vergers, les jachères et marchés. Les espèces de la famille des Solanaceae, Apocynaceae et Rubiaceae sont pour la plupart riche en divers alcaloïdes. Les feuilles, les écorces et les racines sont les parties les plus utilisées dans les recettes pour le traitement de diverses maladies. La voie orale étant le mode d'administration par excellence des dites recettes. Les métabolites secondaires, dont les alcaloïdes, sont inégalement répartis dans les plantes. Ils sont produits dans un organe, tissu ou type cellulaire spécifique à des stades particuliers du développement de la fleur, du fruit, de la graine ou de la plantule. Les plantes à alcaloïdes sont utilisées comme antalgiques majeurs, antipaludéens et pour combattre l'excès d'acide urique. Elles sont également utilisées comme stupéfiants, laxatifs, aphrodisiaques et comme cholinergiques ou comme anticancéreux. Elles entrainent l'accélération du rythme cardiaque et stimulent le système nerveux central avec une augmentation de la vigilance. Conclusion et application des résultats : Toutes ces propriétés peuvent justifier l'intégration de ces produits forestiers non ligneux dans les programmes d'aménagement forestier, en vue de leur exploitation soutenue et durable. Mots-clés : Solanaceae, Apocynaceae, Rubiaceae, alcaloïdes, exploitation ABSTRACT Objective: An ethnobotanical survey was conducted from January to February 2013 in Douala town relating to the various uses of alkaloids plants species by the people. Methodology and results: Ten districts were surveyed for the census alkaloid plants. These surveys helped conduct semi-structured surveys based on direct questions concerning the therapeutic uses of these plants by the targeted populations. A total of 73 alkaloid plant species were identified of which 21 were Journal of Applied Biosciences 78:6600 -6619

The main goal of this study is to assess the endogenous knowledge on the diversity of V. subterranea (L.) and its different habits using an ethnobotanical  survey in five (05) districts of Douala in the Littoral region of Cameroon. To achieve this objective, the survey was realised on among 170 households from  18 neighbourhoods and 118 traders working in 12 markets from Douala I, II, III, IV and V. Subsequently, the survey revealed that surveyed originated  from nine (09) ethnic groups belonging to the Littoral, West, Centre and North Cameroon Regions, forming a representative sample for the country. The  study reveals a variety of local nomenclature from one ethnic group to another, such as “Matobo”, “Matobi” and “Matopi” having dominantly the same  radical “Matob” in the coastal area and suggesting the same source of languages. The seed colour (77.08%) appear as the main popular criterion for the  recognition of morphotypes (multicolored ~77.66%, white ~14.77%, red ~3.38%, brown ~3.38% and black ~1.27%). The consumption of seeds (fresh or  cooked) is ubiquitous but can induce few undesirable effects such as diarrhoea, constipation and allergies. The survey equally reveals therapeutic effects  (29.6%) of organs on digestive disorders, cataracts, and infected wounds. These results permit to identify the rich secular knowledge, culinary habits and  medicinal virtues linked to morphotypes usable for prebreeding programs of V. subterranea.