L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Association de psychiatrie américaine (APA) établissent que la non-correspondance entre le sexe et le genre constitue un trouble mental, également connu comme « trouble de l’identité de genre ». Dans l’État espagnol, en 2007, le gouvernement a légiféré sur cette question et avec l’entrée en vigueur de la loi 3/2007, il est désormais nécessaire de présenter un certificat prouvant l’existence de ce trouble mental pour pouvoir changer la mention du sexe dans les documents officiels. Cet article vise à analyser le discours des institutions qui régulent la pathologisation de la transsexualité, celui des professionnel·le·s de la santé qui mènent à terme le processus de diagnostic ainsi que le point de vue des patient·e·s transsexuel·le·s qui s’y soumettent. Les auteurs mettent en évidence des contradictions cruciales dans le discours médico-légal, et montrent comment celui-ci revient à légitimer la violence du genre normatif sur les corps et les subjectivités des personnes transsexuelles.
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Si la famille est en général synonyme d’intimité et de relations de confiance, elle peut également être un lieu d’abus, de contrôle ou de violences. Les diverses formes de violences qui se déroulent dans la sphère privée ont été dénoncées dès les années 1970 par les mouvements féministes. Elles ont alors fait l’objet d’une variété de politiques et d’actions publiques ayant pour vocation de défendre et d’accompagner les victimes, de punir et soigner les agresseurs ou de rétablir des liens familiaux distendus. En s’attachant à la façon dont ces violences ont été définies dans des contextes différents, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, cet article a pour ambition de donner à voir les perspectives variées que recouvrent des catégories d’action publique aussi diverses que violences conjugales, violences domestiques, violences intrafamiliales ou encore féminicides ou fémicides, et les conséquences que ces différentes visions du problème ont sur sa prise en charge. Largement influencé par les études genre et la sociologie des problèmes publics, cet article, notamment à travers la présentation des contributions qui composent ce numéro de la revue Enfances Familles Générations, entend questionner les notions de violences de genre dans le cadre familial, dont les frontières sont fluctuantes et investies de façon variée, ainsi que les formes d’institutionnalisation du problème et les solutions qui sont envisagées.While in general, the family is a synonym of intimacy and trust, it can also be a place of abuse, control, and violence. Since the 1970s, the various forms of violence that take place in private have been denounced by feminist movements and have been the subject of various policies and state actions whose general goals are to defend and assist victims, punish and treat perpetrators, and re-establish broken family relationships. This article examines how domestic violence has been defined in different cultures—in Europe, North America, and Latin America— in order to reveal the various perspectives covered by categories of state action as diverse as conjugal violence, domestic violence, intra-family violence or even femicide or feminicide, and the consequences that these different visions of the problem have on how it is dealt with. Broadly influenced by gender studies and the sociology of public issues, this article investigates—in particular through contributions that make up this issue of Enfances Familles Générations—notions of gender violence within the family, the boundaries of which fluctuate and are variously encompassed, as well as the forms of institutionalization of the problem and possible solutions
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