Most of the scientific literature concerning former high-level athletes is devoted to their professional retraining. There are comparatively few empirical studies dealing with their body representations and practices. Based on Pierre Bourdieu’s theoretical framework, this article presents the results of an interview survey with 30 former high-level athletes. It shows that their relationships with their bodies result from their specific body trajectories, marked by family socialization and social background, sports socialization, injuries, and the possession of different forms of capital. In contrast to mondains, who have relatively stable body trajectories, oblates are marked by less homogeneous socialization and see their body trajectories divided between a form of personal dissatisfaction on the one hand and a feeling of saturation with their sport on the other.
The aim of this article is to outline how the aesthetic experience of individuals constitutes nowadays a way of "doing" gender for them (West and Fenstermaker, 2006). Using the results of a qualitative survey carried out in France between 2013 and 2014 (32 women, 28 men), we will focus on one type of aesthetic practices: the dress choices of women. Ever since their childhood, women are encouraged to think about the image they express themselves through their clothes. This is why, their reflexivity on this subject is intense. After presenting the normative precepts that frame feminine appearance today, after highlighting the importance of aesthetic gender norms that promote certain dressing practices and condemn others, we will bring forward the multiple ways of living their gender role via their dressing practices of the women we met. Through their dressing choices, women appropriate their bodies. Whether they are in a process of adequacy or distance with the gendered beauty standards, their speeches and practices reveal how the construction of a certain appearance via clothing (moving during their life) is a central element of their identity building.
Si les représentations et pratiques corporelles des sportif·ve·s de haut niveau sont bien connues, on ignore encore largement ce qu’elles deviennent lors de l’après-carrière. Reposant sur une enquête auprès de 30 ex-sportif•ve•s de haut niveau, cet article propose de décrire, au travers de trois portraits, les processus de socialisation constitutifs de rapports au corps spécifiques. Les résultats montrent que les rapports au corps de ces individus peuvent être rapportés, pour partie au moins, à l’articulation entre la socialisation familiale liée à l’origine sociale et la socialisation sportive.
Le cancer et ses traitements peuvent sensiblement affecter la sexualité des patient·e·s. Cette question centrale est encore peu prise en charge par les soignant·e·s, notamment par les infirmier·ère·s pourtant situé·e·s en première ligne du contact clinique. Les femmes âgées sont particulièrement impactées par ce manque d’attention. C’est sur la base d’une enquête qualitative auprès d’infirmier·ère·s que l’article relate les modalités de ce différentiel genré et montre combien les soignant·e·s contribuent à la reproduction, au sein de l’espace sanitaire, de stéréotypes découlant de rapports sociaux de sexe et d’âge qui ont cours dans l’espace social global. Portée par la conviction que les sciences sociales ont pour vocation de dévoiler les rapports sociaux de domination avant de fournir des armes intellectuelles pour les combattre, la seconde partie de l’article formule des pistes d’action afin d’infléchir les représentations et les pratiques de la sexualité dans les soins.
Certaines personnes, dans toutes les catégories sociales, d’âge et de sexe, prêtent un sens positif, en termes de bien-être, aux pratiques esthétiques qu’elles mettent en œuvre. À partir d’une enquête qualitative conduite dans un espace où l’optimisation esthétique est instituée et est au cœur des activités, les élections de Miss en France, cet article vise à expliciter dans quelle mesure les pratiques de beauté constituent des techniques exemplaires de l’optimisation du bien-être, et plus largement de soi. Après avoir développé les modalités de l’optimisation esthétique dans les élections de Miss, nous nous intéresserons à deux sens du bien-être – subjectif et interactionnel – associés à l’optimisation esthétique de soi. Ensuite, nous mettrons en évidence les situations dans lesquelles la gestion de l’apparence se heurte à certaines limites, voire échoue à être vectrice de satisfaction ; l’optimisation de soi par l’esthétique restant, dans de nombreuses configurations sociales, une entreprise stigmatisante.
Cadre de la recherche : Au XXe siècle, une inflexion majeure s’est produite quant aux représentations sociales associées à la corporéité. La mise en scène de son corps est aujourd’hui pensée dans notre société comme devant être unique et révélatrice d’une prise en main identitaire. Alors qu’ils furent longtemps tenus à distance du monde du « paraître », les hommes sont désormais – tout comme les femmes – marqués dans leur quotidien par l’impératif esthétique. Au cœur de l’intimité conjugale, cette nouvelle donne trouve d’ailleurs une résonnance particulière.
Objectifs : Tel est le sujet de cet article : démontrer combien l’apparence constitue de nos jours un enjeu conjugal décisif, les choix esthétiques de chacun des partenaires étant toujours soumis au regard de l’autre.
Méthodologie : Suite à une enquête qualitative menée en France sur l’expérience esthétique des individus (32 femmes, 28 hommes), nous avons, à ce sujet, identifié une asymétrie genrée fondamentale dans la sphère privée.
Résultats : Au jeu des apparences, dans l’espace conjugal, l’imaginaire social amoureux valorisant le bien-être de chacun se heurte à une souveraineté féminine. Une dépendance esthétique des hommes aux femmes s’observe. Face à celle-ci, les tactiques masculines sont alors radicalement opposées d’une classe sociale à l’autre. Si les hommes des classes aisées parviennent à rétablir un équilibre en instaurant une réciprocité subtile, les hommes issus de milieux populaires s’avèrent quant à eux totalement démunis, ne pouvant opposer à cette emprise féminine que des tactiques de résistances minimes.
Conclusions : Croisant des analyses sur la sociologie du couple à une sociologie des pratiques esthétiques, cet article révèle combien la conjugalité se trouve être le lieu de rapports de pouvoir indéniables, doublement marqués, par le genre mais aussi par le niveau social.
Contribution : Cet article permet d’observer à quel point le couple constitue une modalité centrale de l’expérience esthétique des hommes, ce qui est loin d’être autant le cas du côté des femmes.
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