À partir d’un retour sur mes recherches doctorales menées à Beyrouth (Liban), j’interroge les spécificités et les difficultés du terrain nocturne, qui s’articulent aux biais qu’engendrent le genre, la race, la classe, l’âge et la nationalité. Via la notion de distance, j’analyse la mise en place simultanée des méthodes d’observation du monde de la nuit et de la délimitation du terrain : ces deux processus nécessitent de composer avec la place que les acteurs nous assignent. Dans cet article, la distance est entendue d’abord comme un curseur que l’on ajuste en fonction des situations d’enquête. De ces ajustements découlent divers dispositifs d’observation. La distance est ensuite une nécessité épistémologique – celle de la prise de distance – permettant d’identifier les biais que le contexte nocturne tend à renforcer ou atténuer. Enfin, la notion renvoie à un processus, celui de la mise à distance, opéré par les acteurs et influencé par les perceptions du chercheur.
Nous tenons à remercier chaleureusement Serge Weber pour sa relecture critique et stimulante de cette présentation. « La guerre est finie bêtement, sans qu'il ne se passe rien, sans un regret, sans un élan. Elle n'a rien laissé à penser. Tous les cadavres sans sépultures vont remonter, forcément. »
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