Des recherches récemment publiées en France ont utilisé les nomenclatures françaises de catégories socioprofessionnelles et de diplômes pour mettre en évidence, pour les hommes et les femmes, une tendance légère, mais régulière à l'accroissement de la fluidité sociale dans la société française entre 1953 et 1993 (Vallet, Revue française de sociologie, 1999-2001) ainsi qu'un affaiblissement irrégulier de l'association intrinsèque entre origine sociale et diplôme, de la génération née entre 1908 et 1912 à celle née entre 1968 et 1972 (Thélot et Vallet, Économie et Statistique, 2000). L'objet de ce texte est de réanalyser, dans une optique comparative, la dynamique des inégalités sociales et scolaires dans la société française entre les décennies 1970 et 1990. Il constitue le chapitre sur la France dans l'ouvrage (à paraître) issu du programme comparatif « Les structures nationales de la mobilité sociale, 1970-1995 : divergence ou convergence ? » (coordonné par Richard Breen, Institut Universitaire Européen, Florence). Recodant soigneusement, dans les nomenclatures CASMIN de position sociale et d'éducation, les données des enquêtes Formation-Qualification Professionnelle conduites par l'INSEE en 1970, 1977, 1985 et 1993, l'étude décrit les transformations structurelles, économiques et institutionnelles, qui ont affecté le marché du travail et la société française en un quart de siècle. L'analyse porte sur les transformations de la mobilité sociale en termes absolus comme en termes relatifs, pour les hommes d'une part, les femmes d'autre part, ainsi que pour des tables de mobilité « complètes » construites selon le principe de dominance. L'application des progrès récents de la modélisation log-multiplicative ainsi que du modèle de fluidité sociale « noyau » met en évidence, pour les hommes et les femmes, quelles dimensions du régime de mobilité ont été transformées en une période d'un peu plus de deux décennies. Enfin, introduisant le diplôme comme variable intermédiaire entre origine et position sociales, l'étude décrit en quoi le rôle central de la réussite scolaire a changé dans la société française dans une période d'expansion forte et rapide du système éducatif, et elle établit en quoi ce changement explique la transformation du régime de mobilité intergénérationnelle en France, pour les hommes et les femmes.

[ger] Die Schulpflicht, die Verallgemeinerung des Unterrichts der Sekundarstufe sowie schließlich die Öffnung des Hochschulunterrichts verdeutlichen das Bestreben, die Schul-und Universitätsausbildung Bevölkerungsschichten zugänglich zu machen, denen sie früher verschlossen war, und die sozialen Ungleichheiten im Hinblick auf die Schule abzubauen. Die Verwirklichung dieses Ziels bewerten heißt, den jeweiligen Anteil messen, den drei Faktoren an der Entwicklung des schulischen Werdegangs der Jugendlichen entsprechend ihrer sozialen Herkunft haben: grundlegender Wandel in der sozialen Struktur, allgemeine Verlängerung der Schulzeit und Veränderung der Beziehung zwischen Herkunft und Diplom. Mit der Analyse des schulischen Werdegangs entsprechend der sozialen Herkunft für die zwischen 1908 und 1972 geborenen Generationen kann man die Rolle, die diese Faktoren seit nahezu einem Jahrhundert spielen, sowie ihre relative Bedeutung bestimmen. Die allgemeine Verlängerung der Schulzeit ist der Hauptfaktor dieser Entwicklung: sie erklärt drei Viertel des Unterschieds, der zwischen den extremen Generationen bei den schulischen Werdegängen entsprechend der sozialen Herkunft bestehen. Über diesen Effekt hinaus hat eine qualitative Demokratisierung nicht minder erhebliche Auswirkungen: auf die Schwächung der Beziehung zwischen sozialer Herkunft und Diplom ist rund ein Siebtel des Unterschieds zurückzuführen. In den fünfziger und siebziger Jahren und danach in jüngster Zeit hat sich diese Demokratisierung voll ausgewirkt. Von ihr profitierten mehr die Mädchen als die Jungen. Abgenommen hat auch die Beziehung zwischen kultureller Herkunft und Diplom, allerdings langsamer als die Beziehung zwischen sozialer Herkunft und Diplom. . Insgesamt sind die sozialen Ungleichheiten im Hinblick auf die Schule auch heute noch sehr groß. Seit einigen Jahrzehnten haben sie allerdings abgenommen, nicht nur aufgrund der allgemeinen Verlängerung der Schulzeit, sondern auch darüber hinaus in qualitativer Hinsicht. [eng] Compulsory education, the spread of secondary education and the opening up of higher education show the will to make school and university education accessible to those social groups for whom it was previously unattainable and to reduce the social inequalities in education. Assessing the attainment of this goal consists in measuring the respective proportion of three factors in the development of the educational paths of young people, based on their social origins: the change in the social structure, the general lengthening of education, and the change in the link between social origins and qualifications. An analysis of educational paths by social origins for the generations born from 1908 to 1972 describes the role of these factors and their relative importance over nearly a century. The general lengthening of education is the main factor in this development. It explains three-quarters of the difference in educational paths based on social origins between the two extreme generations. Qualitative democratisation also has an appreci...

Louis-André Vallet : Forty years of social mobility in France. Temporal trends in social fluidity illuminated by recent models.The aim of this paper is to examine whether a long-term trend can be identified in the mobility regime * Nous remercions le lasmas -Institut du sociologie de leurs commentaires sur la version Longitudinal (cnrs) et le Laboratoire de Sociolo-initiale de ce texte. Les modèles utilisés dans cet gie Quantitative (crest -insee) qui ont mis à article ont été estimés à l'aide du logiciel £Ем notre disposition les données des enquêtes utili-(version 1.0 du 18 septembre 1997) développé par sées. Nous remercions aussi Raymond Boudon, Jeroen K. Vermunt (Université de Tilburg). Voir Louis Chauvel, John H. Goldthorpe, Michel aussi, du même auteur, l'ouvrage Log-linear Gollac, Dominique Merllié, Claude Thélot ainsi models for event histories (1997). que nos collègues de la Revue française de

This article examines the importance of educational fi eld of study, in addition to educational level, for explaining intergenerational class mobility in four countries: France, Germany, the UK and the Netherlands. Starting from standard models that only include educational level, we increase the complexity of the educational measure by differentiating between fi elds of study within levels. Contrary to our expectations, including fi eld of study does not substantially reduce the partial effect of class origin on class destination. This seems to be due to the limited association between class origin and fi eld choice, and between fi eld choice and class destination. Implications for stratifi cation and mobility studies are discussed.