L’idée d’une genèse psychomotrice de la parole avait été émise par la psychologie médicale avant même de devenir, à partir des années 1870, un thème central au sein des débats philosophiques sur le langage, sa formation phylo-et ontogénétique, ses pathologies. L’activité motrice fait émerger des représentations latentes au seuil de la conscience, les rendant ainsi manipulables et verbalisables. Elle accompagne ou précède, avec une sorte de mimique intérieure, les représentations verbales. Elle contribue aux processus de compréhension en activant la reconnaissance physiognomonique des mots selon les procesus de simulation intérieure qui accompagnent toujours l’expérience du mouvement d’autrui. L’article retrace les argumentations d’auteurs comme Steinthal, Paul, Wundt, Stricker, Kussmaul et autres, et conclut sur une brève analyse de la contreverse Marty-Wundt à propos de l’origine du langage, où deux modèles théoriques se confrontent : celui de l’action intentionelle et celui du naturalisme évolutif.
Résumé
La manière dont les différentes coteries philosophiques en France abordent l’héritage de la linguistique des Lumières, la manière dont elles se confrontent sur ce terrain, trahissent leurs attitudes respectives face aux problèmes moraux et politiques qui accompagnent la formation de l’Etat bourgeois entre 1800 et 1848. Les auteurs de ces débats sont, d’une part, les ‘théistes’ (Louis-Gabriel-Ambroise de Bonald, Joseph de Maistre, Félicité Robert Lamennais), qui réfutent le matérialisme des ‘athées’ (’l’école de Locke’: notamment Condillac et les Idéologues), et développent une théorie du langage conforme à leur propre projet de restauration des valeurs et des pouvoirs d’ancien régime; d’autre part, les médiateurs (Victor Cousin, Jean-Philibert Damiron), qui visent à réaliser en philosophie aussi bien qu’en politique un grand compromis éclectique conforme a la ‘générale modération’ souhaitée par la classe sociale qui sera la protagoniste de la Révolution de Juillet. Des produits de cette philosophie médiatrice en linguistique sont encore l’essai de Pierre-Simon Ballanche sur les institutions sociales (1818), où il développe une théorie de la Parole qui suppose la nécessité historique de l’hégémonie bourgeoise, et celui d’Ernest Renan sur l’origine du langage (1848), où le spiritualisme français et la philologie d’école allemande se confirment réciproquement.
Focusing on the works of Georg von der Gabelentz, Hermann Paul and Christoph Sigwart, the paper analyses the different ways in which logically or psychologically based categories are related to the structure of sentences. In particular, it aims at establishing the extent to which the new model of syntactic analysis is connected with a new appraisal of the role of the speaker and/or the context, in determining the final functions of the various sentence members. The method of genetic psychology is examined here from the vantage point of the debate on subjectlose Sätze.
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