Nous partons de l'hypothèse suivante : Il n'y a pas d'action à distance entre les molécules des gaz. Leurs molécules sont, ou bien complètement indépendantes, ou bien chimiquement combinées. Les combinaisons suivent les lois générales de la mécanique chimique. Partant de là, nous retrouvons, pour de faibles pressions, la formule de Van der Waals et celle beaucoup plus exacte de M. A. Leduc. Le réseau des isothermes permet de calculer dans chaque état du gaz la fraction géminée des molécules. Tous les résultats concordent avec l'expérience. Moyennant certaines conditions, l'équation d'état ainsi obtenue contient la loi des états correspondants. Dans des états correspondants, la fraction géminée ou le degré de dissociation sont indépendants de la nature du gaz. La loi de Pictet-Trouton peut être étendue à la dissociation des molécules gazeuses géminées. L'entropie de dissociation, dans des états correspondants, est indépendante de la nature du gaz. La variation de la chaleur spécifique avec la pression peut être calculée sans aucune nouvelle hypothèse d'après le réseau des isothermes. La gémination des molécules doit être accompagnée d'une modification du spectre d'absorption, modification très sensible à la température et à la pression. La théorie s'étend sans changement aux gaz monoatomiques et aux mélanges de gaz. En particulier, il existe dans les premiers des molécules diatomiques, en très petit nombre à la température ordinaire, mais observables sans doute grâce à leur spectre d'absorption
Sommaire. 2014 On peut fonder la théorie des gaz sur l'hypothèse d'une association des molécules, les actions à distance ne jouant aucun rôle. Aux pressions faibles, on n'a à considérer que des molécules doubles, en équilibre chimique avec les molécules simples. Les résultats expérimentaux (H2, O2, N2) permettent de calculer les constantes de cet équilibre. La formule de Van't Hoff donne la chaleur d'association; elle est proportionnelle à la température absolue. Cette loi très simple de proportionnalité, admise a priori, permet de retrouver très exactement, dans des limites étendues de température, les variations du facteur a de pression interne de Van der Waals et en donne l'interprétation. Les calculs donnent en même temps le covolume et le degré de gémination, qui est une fonction rapidement décroissante de la température. Sous la pression atmosphérique à 0°, le rapport du nombre de molécules géminées au nombre total est 0,0039 pour l'azote; 0,00048 pour l'hydrogène ; 0,0045 pour l'oxygène. SÉRIE VIII.-TOME I. N° 8. OCTOBRE-NoVEMBRE-DÉCEMBRE 19~0.
On cherche à établir une théorie des gaz sur l'hypothèse suivante : il n'y a pas d'action à distance entre les molécules des gaz. Ou bien ces molécules sont complètement indépendantes, ou bien elles sont chimiquement combinées. Les combinaisons suivent les lois générales de la Mécanique chimique ; aussi la théorie peut-elle porter le nom de théorie chimique des gaz réels. Comme il a été montré antérieurement, cette hypothèse conduit, pour la compressibilité et la dilatation des gaz, à des résultats en complet accord avec l'expérience. On établit maintenant qu'elle représente avec le même succès les variations de la chaleur spécifique, soit avec la pression, soit avec la température. Appliquée à l'étude de la viscosité, elle permet de retrouver immédiatement la formule connue de Sutherland, qui est, elle aussi, en complet accord avec l'expérience. Elle fait, de plus, prévoir les variations de la constante C de Sutherland, qui est, en général, d'autant plus petite que la température critique du gaz est plus faible. Au point de vue de cette théorie chimique, les températures critiques des gaz ne sont pas, en général, des températures réellement correspondantes
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