ASTRE is a student association created in Toulouse, France, to develop students' interest for space science and technology. The association is currently developing two different projects.
Dans l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale, en France, la nature politique du graffiti se fait pleinement jour, pour éclater publiquement quelques années plus tard en mai 68. C’est dans ce cadre que l’assimilation du graffiti au vandalisme et à l’iconoclasme est à la fois renforcée et interrogée, dans un débat qui fait ressortir l’ambiguïté profonde de cette forme d’action à la fois constructive et destructive. Dans cette résurgence de l’intérêt théorique comme pratique pour le graffiti, les acteurs s’opposent sur des raisons qui sont plus politiques qu’esthétiques. Pensé par Guy Debord et Michèle Bernstein notamment dans le cadre de l’Internationale situationniste comme un moyen d’action politique direct dans un projet artistique marqué par le souci d’un « dépassement de l’art », le graffiti dans sa dimension « vandale » devient chez Asger Jorn, dans tous ses paradoxes et ambiguïtés, le moyen d’une interrogation sur les valeurs artistiques et le sens des actes iconoclastes, sur fond d’une problématique opposition culturelle et régionaliste. Dans une interrogation sur l’efficacité de la création artistique, ressort une finalité tout autre qu’esthétique, mais sociale, culturelle et symbolique. L’histoire du graffiti permet alors de repenser les glissements entre les acteurs et les thèmes du Lettrisme, de l’Internationale situationnisme, de Jean Dubuffet, et des mouvements et événements politiques qui leur sont contemporains. C’est ainsi que l’interrogation des valeurs du graffiti mène à une histoire croisée de l’art et de la politique.
L'élégante publication que les éditions Sémiose consacrent à William Burroughs, pour le premier numéro de la revue Pleased to Meet You met en lumière sa pratique « picturale » des années 1980, présentée dans l'exposition pour laquelle ce volume fait office de catalogue 1. Là où des publications récentes avaient pu souligner son intérêt pour la photographie 2 , elle est l'occasion de revenir sur une période moins connue de la pratique plastique de l'artiste. S'il faut de la témérité pour saisir l'oeuvre, la pensée et la personne de celui qui s'était fait appeler « El Hombre Invisible », cette publication souligne encore la complexité et la richesse de l'écrivain-artiste, en rassemblant une vingtaine de photographies et quarante-cinq reproductions d'oeuvres (fichiers peints, peintures à la carabine). Les citations et reproductions d'éditions discrètes, catalogues d'expositions, brochures et revues rares (aux éditions Hanuman Books, fondées par Raymond Foye et Francesco Clemente, ou la revue Airport) sont particulièrement appréciables. En filigrane, le numéro de la revue travaille le motif de la (re)connaissance : celle de l'artiste, de sa production, mais aussi de l'oeuvre comme outil et moyen de connaissance. Outre l'apport iconographique, le numéro propose un entretien et un texte d'un ancien compagnon de route, Jean-Jacques Lebel. L'entretien de Simone Lazzeri Ellis (p. 8-9) réalisé en 1990 confirme ce qu'illustre le portfolio façon album de famille : le rapport à l'art visuel et le travail de William S. Burroughs avec les images sont le fruit de collaborations, de rencontres, de dialogues. La conversation rappelle aussi l'appétence de William S. Burroughs pour les lectures pointues dans des domaines aussi variés que la médecine, l'anthropologie, la physique ou la mystique. Pour lui, la pratique picturale, avec ou sans carabine, est quasi magique, et relève de l'« art de la reconnaissance » d'une vision matérialisée que la conscience ignore encore. Dans son essai (« Peintures et armes à feu de El Hombre Invisible », p. 20-21), Jean-Jacques Lebel situe William S. Burroughs dans la lignée des écrivains-artistes. Eclairant le « ratage analytique de Burroughs » (p. 20) par la « schizophrénisation » de Gilles Deleuze, il inscrit la peinture à la carabine dans la logique d'un travail sur soi, rappelant que William S. Burroughs avait appliqué aux armes à feu le principe zen de « l'art
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