Since the emergence of exhibition practices in the eighteenth and nineteenth centuries, there has been a progressive normalization of the material conditions for observing paintings, such as their placement and the spectator’s distance to them. Just like painters and Salon visitors, art critics needed to move closer to their object of inquiry in order to gain better knowledge of it, but paradoxically, they could not claim objectivity without stepping back. The ideal distance that would allow viewers to simultaneously grasp the whole and the details was a contentious topic of discussion for nineteenth-century artists, critics, and scientists. Among the different ways in which this question was formulated in art criticism, one in particular reveals the presuppositions of the time about proximity: the constant reference to the smell of the painting. Associated with proximity, smell metaphorizes the pleasure or trouble spectators feel when they get close to paintings, to their pictorial materiality, or even to the figures depicted. Because smell always functions as a sign of the substance from which it emanates, art critics’ reference to it allowed them to consider the problem of proximity within the social and aesthetic issues of their time.
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International audienceWhile many doctors in the 18th century still based their diagnoses on odours emanating from their patients, this reliance on odours gradually disappeared in the 19th century, thanks to the hygienist movement which lent credence to the absence of odours as assurance not only of social status but also the person’s moral character. By observing the development of standards that linked medical and social discourses, such as odour control and use of perfumes, this paper traces the evolution and interpretations of identity olfactory throughout the century.Si de nombreux médecins appuient encore au xviiie siècle leurs diagnostics sur les odeurs émanant de leurs patients, celles-ci disparaissent progressivement, chassées par le grand mouvement hygiéniste à l’oeuvre au xixe siècle, à l’issue duquel, désormais, c’est l’absence d’odeurs qui garantit non seulement le statut social du sujet, mais aussi sa bonne moralité. En observant l’instauration de normes qui jalonnent ce chemin entre le discours médical et le discours social, telles que celles de la désodorisation et des usages du parfum, il s’agit de faire apparaître l’évolution tout au long du siècle des conceptions et des interprétations de l’identité olfactive
No abstract
International audienceDès les premières traductions françaises des traités de Lavater à la fin du xviiie siècle, la physiognomonie prend une place prépondérante dans la pensée et les arts en France. Appuyées par la diffusion des études phrénologiques de Gall, cette théorie paramédicale et la conviction qui la soutient, selon laquelle il est possible d’atteindre les profondeurs de l’intériorité humaine par l’observation d’éléments extérieurs, connaissent un retentissement considérable au xixe siècle. Ce succès est à l’origine de nombreuses ramifications parmi lesquelles figurent, notamment, une physiognomonie ethnologique et une physiognomonie zoologique. C’est aussi dans cette théorie que la morphopsychologie et l’anthropométrie trouveront une partie de leur fondement. Loin de se limiter au champ des sciences, l’intérêt suscité par la physiognomonie et ses postulats infiltre, à divers degrés, toutes les modalités de l’expression et de la représentation qui caractérisent cette époque[...
Résumé Définies comme une association individuelle et récurrente de l’image mentale d’une couleur à la perception d’un son, l’audition colorée, puis les perceptions sensorielles nommées synesthésies à partir des années 1890, ont connu un important retentissement à la fois dans le domaine des arts et des sciences pendant le dernier quart du dix-neuvième siècle. À l’ère médiatique, les chroniques, critiques d’art, critiques littéraires ou théâtrales, essais de vulgarisation, textes de fiction mais aussi les caricatures abordant cette modalité de la perception sensorielle se multiplient dans la presse quotidienne et spécialisée, mais aussi dans les journaux de mode et dans la presse satirique. Dialoguant souvent entre eux, ces textes et ces dessins constituent un corpus témoignant de la réception internationale des arts et des sciences des synesthésie. Les articles de presse rendent ainsi compte avant tout d’un vif intérêt pour les synesthésies, qui s’imposent comme un sujet de société suscitant parfois de l’exaspération ou de l’enthousiasme, mais le plus souvent de la curiosité et de la perplexité. Trois postures principales se détachent dans la réception critique des oeuvres d’art synesthésiques ou polysensorielles : le doute quant à la réalité de ces perceptions qui s’exprime en dépit de la caution scientifique dont les synesthésies bénéficient, l’enthousiasme que suscite l’idée de nouvelles perceptions susceptibles de transformer le rapport à l’art et au monde et, enfin, l’idée que ces perceptions témoignent d’une dégénérescence de l’art et des hommes. Il s’agit d’observer comment ces questions si fondamentales pour l’histoire de l’appréciation esthétique ont été présentées au public large et diversifié des lecteurs et lectrices de la presse fin-de-siècle afin de mettre en évidence les conceptions et jugements associés aux synesthésies ainsi que les liens endogènes tissés entre perception sensorielle, progrès et décadence. Cela permet de mieux saisir les enjeux de l’enthousiasme et des résistances suscitées par la remise en cause des hiérarchies qui gouvernaient l’histoire des sens et celle des arts.
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