Cet article a pour objet L'étude des transmissions familiales intergénérationnelles des pratiques de consommation. L'objectif est plus précisément de comprendre les différentes formes de transmission à plusieurs stades de la trajectoire de vie. Le cadre d'étude choisi est la transmission mère/fille. Dans ce cadre, nous nous intéressons uniquement au point de vue de la fille à L'âge adulte comme réceptrice des pratiques transmises. Sur la base d'une méthodologie qualitative, s'appuyant sur 44 entretiens individuels complétés par 42 micro-récits, la recherche révèle que beaucoup de pratiques de consommation sont l'objet d'une transmission intergénérationnelle. Ces pratiques constituent un actif de prédispositions qui s'intègre à la dynamique de la trajectoire de vie de son possesseur. Cet actif constitue ce que nous appelons le capital transgénérationnel. D'un point de vue théorique, le capital transgénérationnel apparaît comme une composante du capital culturel et du capital marque. Les implications managériales de cette recherche peuvent avoir un impact fort sur la stratégie de fidélisation et l'approche relationnelle de la marque.
This paper addresses the intergenerational transmission of consumption practices within the family. We explore such transmission across time. In particular, we study the transmission of practices between mother and adult daughter, concentrating solely on the reception of these practices on the part of the daughter. Results from qualitative methodology based on interviews with 44 women, and further supported by 42 personal narratives, reveal that a number of consumption practices are in fact transmitted by the mother and appropriated by the daughter. This transmission and appropriation together constitute what we call “trans-generational equity”, equity which is subsequently integrated by the “owner” over her entire lifetime. From a theoretical viewpoint, this “trans-generational equity” is a component of cultural capital and brand equity. The managerial implications of this research have a strong impact on strategies of the development of customer loyalty as well as on the approach of the notion of brand.
Nous revenons sur une recherche ethnographique au côté de deux prestataires de services alimentaires aux entreprises dans les Hauts-de-France. Un retour réflexif sur la genèse de ce travail nous permet de rendre compte de ce que les professionnels « font à la recherche » dans le contexte de transformations multiples du côté de la production de la recherche publique académique et du côté des entreprises. La réflexion proposée permet de pointer le risque d’instrumentalisation d'une recherche par des professionnels dont le rôle glisse de « commanditaires » à coproducteurs à des fins économiques, le risque de dépendance de chercheurs vis-à-vis de professionnels enquêtés, mais aussi les possibilités de trouver un espace différent qui s’écarte de la recherche évaluative.
L’implication d’un prestataire du secteur alimentaire dans un projet de recherche sur l’alimentation au travail est le point de départ d’une analyse des enjeux du savoir scientifique pris dans le cadre d’une activité marchande. A travers l’analyse d’un document de présentation de ce projet et d’une ethnographie d’un événement co-organisé par ce prestataire, nous mettons en évidence ce qui se joue pour lui dans ce rapport entre savoir et activité économique : la légitimité de l’activité, la reconnaissance d’une position d’expertise, une mise en visibilité de l’activité à travers des partenariats et, un positionnement économique et politique. La démarche ethnographique laisse aussi entrevoir la place de la science, parmi d’autres savoirs, incarnée par des chercheurs, dans la constitution d’un monde de l’alimentation au travail.
Ce numéro 53 de notre revue Communication & Organisation rouvre ses pages à la rubrique « Actualités de la recherche et des laboratoires ». Dans chaque numéro, elle présentera les activités et orientations d'un laboratoire en France ou à l'étranger.Ce numéro 53 propose un texte coproduit par des collègues du laboratoire GERiiCO de l'université de Lille 3 qui témoignent de leur volonté d'inscrire la communication des organisations comme thématique de recherche à part entière en information-communication, spécifiée par les ancrages historique, institutionnel et géographique qui sont les leurs.
La publicité est un objet de recherche qui traverse de nombreuses disciplines et qui, de fait, est saisie par des approches théoriques très diverses, tantôt saisies du point de vue de son efficacité, de son ancrage culturel et historique, des spécificités organisationnelles de sa production, des discours médiatisés, etc. Cet objet de recherche est précisément le coeur du nouvel ouvrage de Karine Berthelot-Guiet, Paroles de Pub. La vie triviale de la publicité, paru aux Éditions Non standard. Un ouvrage de plus sur la publicité et le langage pourrait-on dire. C'est vrai. Mais le questionnement est ici original. Il s'intéresse précisément au discours publicitaire, « texte en circulation » et « lieu de circulation » lui-même (p. 23), à partir d'une sémiocommunicationnelle multidimensionnelle proposée par l'auteure. Aussi, l'auteure ne perd jamais de vue que le discours publicitaire est bien soumis à de nombreuses contraintes de production, d'émission et de réception, d'ordre symbolique, technique et économique. Le sous titre de l'ouvrage « La vie triviale de la publicité » indique dans cette perspective l'ancrage de la réflexion de Karine Berthelot-Guiet dans le texte d'Yves Jeanneret, Penser la trivialité. Volume 1 : La vie triviale des êtres culturels. Ainsi le discours publicitaire est appréhendé comme un objet mis en circulation, approprié et réapproprié. C'est ici à travers l'étude des fictions linguistiques associées au discours publicitaire-au nombre de trois : fiction créative, fautive et clandestine, que Karine Berthelot-Guiet se propose d'analyser les pérégrinations du discours publicitaire comme discours médiatisé parmi d'autres, dans notre quotidien parlé. L'auteure a choisi de structurer son ouvrage autour de ces trois fictions et propose au lecteur une réflexion en cinq « pôles » (pour Karine Berthelot-Guiet : Paroles de Pub. La vie triviale de la publicité Études de communication, 42 | 2014
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