International audienceThis paper addresses interpretation methods in socio-anthropology, focusing on the interactions between observers and observed. The inclusion of the sociologist in the data analysis re-examines the distinction between “ authentic ” or “ natural ” discourses and “ artificial ” or “ misleading ” discourses. In that perspective, in the fieldwork relations, misunderstandings shall not be considered as an obstacle but as a tool for analysis. In ethnic relations, the manipulation of ethnic and social frontiers by both the observers and the observed – through a ‘shared misunderstanding’ – reveals the social organisation of cultural differences.Cet article traite des méthodes interprétatives et des statuts des discours dans la démarche socio-anthropologique, en se centrant sur les rapports de place sur le terrain. L’inclusion du sociologue dans l’analyse des données recueillies interroge la distinction entre discours “ authentiques ”, “ naturels ” et discours “ artificiels ”, voire “ biaisés ”. Dans cette perspective, les malentendus qui émaillent l’enquête doivent être considérés non pas comme un obstacle mais comme un support de l’analyse. Ainsi, dans le domaine des relations interethniques, la manipulation des frontières sociales et ethniques par les chercheurs comme par les enquêtés – le malentendu doublement bien entendu – constitue notamment un bon révélateur de l’organisation sociale des différences culturelles
International audienceEffectuant un pas de côté vis-à-vis des aspects les plus spectaculaires et médiatisés de la question, l’originalité de ce dossier réside dans le fait qu’il aborde de multiples formes d’ethnicisation ordinaire. Autrement dit, les contributions s’attachent à décrire et analyser la prégnance banale, normale, routinière des classements sociaux fondés sur l’origine. Quelles logiques sociales, économiques et spatiales ont contribué à les façonner ? Comment s’articulent-t-elles avec le racisme ordinaire (Essed, 1991) ? Il sera peu question ici de criminalisation de l’immigration, de brutalités policières, d’invectives publiques ou de crimes à caractère raciste, mais de logiques sociales, économiques et institutionnelles, parfois animées des meilleures intentions, qui informent aussi l’expérience quotidienne des groupes minoritaires
International audienceL’ « implication citoyenne des habitants » que les pouvoirs publics locaux appellent de leurs vœux apparaît en décalage, voire en contradiction avec la figure idéale de la citoyenneté, qui renvoie en principe à l’exercice effectif de droits politiques. Fondé sur la comparaison entre deux communes de la périphérie bordelaise et parisienne, la perspective adoptée dans cet article interroge plus particulièrement les préconceptions ethnicisantes que les usages politiques ordinaires de la citoyenneté véhiculent. La partition ethnique des espaces publics urbains et la hiérarchisation sociopolitique des habitants en fonction de leurs origines se jouent dans un double mouvement : d’une part dans l’injonction faite aux groupes minorisés de se saisir de ressources dépolitisées, d’autre part, au sein des espaces institutionnalisés de discussion entre majoritaires, dans l’omniprésence des problèmes que les « autres ethniques » poseraient
International audienceUne femme noire avec un enfant, laissée pour compte lors du passage du cyclone Katrina à la nouvelle Orléans, telle est l’image de la catastrophe qui apparait sur les écrans de télévision . Les deux côtés de l’Atlantique ont deux lectures de cette même réalité. En Amérique la plupart des commentateurs insistent sur la racialisation de la pauvreté, en France les observateurs du monde social sont en revanche rétifs à adopter la même grille de lecture. La pauvreté n’y est guère référée au racisme mais principalement aux rapports de classe. L’image n’apparait ni aux yeux des uns, ni à ceux des autres comme celle d’un être sexué. Or la majorité des victimes de Katrina étaient des femmes. Cette femme abandonnée représente pour Judith Ezekiel une figure de l’intersectionnalité : « C’est justement parce qu’elle se trouve au croisement des différentes systèmes d’oppression qu’elle a été abandonnée à La Nouvelle-Orléans ». Le dialogue engagé autour du dossier Prismes féministes, Qu’est-ce que l’intersectionnalité ? nous a permis de clarifier les enjeux du débat sur l’usage du terme intersectionnalité au sein des sciences sociales en France. Au terme de ce travail, nous voudrions souligner le potentiel de transformation de la pensée sociologique qu’il représente en tant que cadre paradigmatique pour appréhender la différenciation et les inégalités sociales dans toute leur complexité. Certes l’intersectionnalité recouvre des usages pluriels, elle possède néanmoins une pertinence heuristique sous réserve qu’elle réfère aux rapports sociaux de pouvoirs appréhendés dans une perspective dynamique
National audienceDe la « répartition équitable du fardeau » à la « mixité sociale », les expressions ont varié depuis trente ans. La mixité est-elle un moyen de correction volontariste des inégalités
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