Vers un nouveau régime de migration francophone internationale et interprovinciale du Québec vers l’Ontario (1991-2016)

Abstract

Au cours des dernières décennies, la composition des flux migratoires francophones entrants de l’Ontario s’est transformée. S’appuyant sur des analyses quantitatives produites à partir des recensements canadiens de 1991 à 2016, les auteurs tentent de mettre en lumière ce qui caractérise ces nouvelles configurations. Pour y parvenir, ils s’intéressent à la provenance de ces migrants (Québec, Canada ou de pays étrangers). Ils cherchent, de surcroît, à comprendre l’évolution de la composition de ces flux migratoires et les nouvelles trajectoires qui en émergent. Les auteurs proposent une typologie des régimes migratoires franco-ontariens permettant de nuancer les hypothèses mettant en valeur l’importance de la continuité canadienne-française, tout comme celles cherchant plutôt à n’y voir que rupture.

La migration interprovinciale chez les immigrants musulmans : La francophonie comme vecteur d'intégration?

“…L'Ontario est proportionnellement comparable au Québec alors que son solde migratoire est de −5320 individus,9 puisque la population totale de musulmans nés à l’étranger en 2006 était de 122 810 pour le Québec et de 341 550 pour l'Ontario. Ce flux migratoire témoigne de l'attrait historique de l'Ontario pour les immigrants installés au Québec (Legault‐Leclair & Meunier, 2020). Pour l'Alberta, ces flux de post‐landing migration peuvent s'expliquer par le pivotement migratoire d'immigrants attirés par l’économie fleurissante de cette province lors de cette période (Cross & Bowlby, 2006).…”

“…Il existe une riche littérature traitant des caractéristiques et des facteurs qui déterminent les migrations internes au Canada (Bélanger, 1993;Bernard, 1991;Day & Winer, 2012;Dion, 2010;Finnie, 1999aFinnie, , 1999bJedwab & Perrone, 2014;Legault-Leclair & Meunier, 2020). Or la dimension religieuse n'est peu ou prou traitée au sein de ces travaux.…”

“…Une série de concepts est utilisée pour rendre compte des spécificités relatives aux migrations internes qu'entreprennent les immigrants (Beaujot & Kerr, 2004; Trovato, 2009). Il est notamment question de way‐stay migration (King & Newbold, 2007; 2011), de second migration (Trovato, 2009; Kang, Lim & Park, 2020), de post‐landing migration (Liaw & Xu, 2007), de onward migration (Newbold & Cicchino, 2007) et de migration par pivotement (Legault‐Leclair & Meunier, 2020). Ce nombre important de concepts témoigne de l'abondance des scénarios possibles et envisageables pour les nouveaux arrivants qui souhaitent, ou qui sont contraints, de migrer lorsqu'ils s’établissent au Canada.…”

“…Puisqu'il n'y a pas de politiques contraignant les relocalisations à la suite de l'arrivée au Canada, les immigrants sont libres de s'installer où bon leur semble. Enfin, l'idée de migration par pivotement rend compte du type de migration entreprise par les immigrants qui utiliseraient leur lieu d'arrivée comme une plaque tournante leur permettant d'aller s'installer ailleurs après leur arrivée (Legault‐Leclair & Meunier, 2020). Ce pivotement emprunte à l'idée du « post‐landing/post‐arrival » en y ajoutant toutefois une dimension stratégique et rationnelle dans le choix du lieu d'arrivée initial.…”

“…et de migration par pivotement(Legault-Leclair & Meunier, 2020). Ce nombre important de concepts témoigne de l'abondance des scénarios possibles et envisageables pour les nouveaux arrivants qui souhaitent, ou qui sont contraints, de migrer lorsqu'ils s'établissent au Canada.…”