Un salariat avec des cadres et sans épargne : les enjeux de la naissance de l'AGIRC

Abstract

The creation in 19 4 7 of the AGIRC (Association Générale des Cadres), a complementary retirement plan for managerial staff, was a decisive step in the making of the French employees. This article analyses the circumstances which led to the setting up of a compulsory national scheme based on a pay-as-you-go basis and jointly run by labour unions and representatives of employers. This scheme was different from those established in other developed countries. It had repercussions on the French model of employment, since the resources of both managerial staff and blue-collar workers are related to their wages alone, and not to savings.

Des maux aux mots : une approche socio-historique des « cadres de plus de 45 ans » (1914-1939)

“…Cet accord met en place un système de prévoyance par capitalisation soumis à une contribution paritaire (10 %), dont 5 % à la charge de l'employeur et 5 % à la charge des salariés, pour tous les ingénieurs âgés de moins de 60 ans, avec une liquidation des droits à la retraite à 60 ans, ou par anticipation à 55 ans. En offrant des garanties similaires à celles des assurances sociales, il constitue un point de départ vers l'institutionnalisation d'un régime vieillesse pour les ingénieurs, dès lors que la corporation accepte le principe d'une protection collective 64 . Ce premier régime de prévoyance, principalement impulsé par les syndicalistes de l'USIF, repose sur l'idée d'apporter une aide aux ingénieurs dont l'âge est compris entre 40 et 60 ans et « aux salariés intellectuels de plus de 60 ans soucieux de ne pas finir leurs jours dans la rue ou à l'hôpital comme cela a été trop souvent le cas » 65 .…”