Cet article explore et défend deux idées. La première, déjà vue sous différentes formes et avec différentes limitations, estime que les noms français ne sont pas fléchis en nombre. Nous la reprenons à notre compte et nous la problématisons dans les termes de la morphologie lexématique. La seconde, moins banale, quoique déjà proposée pour d'autres situations que celle qui nous intéresse, estime que la première affirmation s'applique non seulement au français oral (ce qui est une limitation presque systématique dans la littérature) mais également tout aussi bien au français écrit. 1
La flexion en nombre des éléments du domaine nominalLa section 2 voudra défendre l'idée que ce qui est habituellement dit du nombre du français parlé/oral peut être dit du français écrit, et qu'en ce domaine il n'y a pas de distinction à faire, il s'agit du français, point. Nous anticipons ce point et nous traiterons du français, sans précision, dès à présent.Nous exposons d'abord les données que notre analyse voudra prendre en compte et nous discutons du statut à accorder aux liaisons à droite du nom. Ensuite, nous problématisons l'établissement du paradigme flexionnel des lexèmes nominaux dans le cadre de la morphologie lexématique 2 et nous listons un ensemble de propriétés du français que nous pensons devoir être prises en compte dans l'analyse du nombre. Nous détaillons enfin quelques aspects problématiques de notre hypothèse et de notre proposition d'analyse, comme la question de la productivité des alternances -al/aux. Notre idée centrale, à savoir que les noms ne sont pas fléchis en nombre, se trouve entre autres chez Csécsy (1971), BlancheBenveniste (2004), Barra Jover (2009, 2010), Pomino et Stark (2009), Pomino (2012.
Les donnéesQuelles sont les manifestations substratales 3 du nombre sur les éléments du domaine nominal ? Nous ne prétendrons pas que les données soient ici nouvelles, nous les présentons