The Inclusion of Women's History in the Secondary Social Studies Classroom

Genre : didactique(s) et pratiques d'enseignement

“…Il faut réitérer le caractère fondamental de l'intégration des perspectives et des études sur le genre à la formation à l'enseignement Sans celle-ci, il est peu probable que le personnel enseignant incorpore cet angle d'analyse, pourtant si primordial, à ses choix didactiques En effet, les enseignant•es semblent à l'aise avec les attentes curriculaires et répondent au mandat qui leur est donné ; or, ce dernier est encore loin de faire une place équitable à l'analyse de genre (Moisan et al, 2019 ;Monaghan, 2014) Même lorsque des personnes enseignantes déclarent intégrer ces questions à leurs cours, des recherches démontrent que cet enseignement tend encore à renforcer les stéréotypes (Scheiner-Fisher & Russell, 2015) Une étude suisse (Opériol, 2014) souligne toutefois qu'au travers d'une formation, des enseignant•es d'histoire ont pris conscience de l'invisibilisation quasi-systématique des femmes dans les programmes, et que la formation a mené à la matérialisation d'initiatives dans les institutions scolaires Somme toute, il faut outiller les enseignantes sur la perspective du genre Nous avons proposé dans ce chapitre quelques pistes pour amorcer ce projet Au moment d'écrire ces lignes, nous avons entamé une recherche collaborative auprès de quatre enseignant•es d'histoire en contexte canadien francophone dont les résultats se trouveront dans des publications subséquentes Révéler les « zones d'ombres » et donner une agentivité plus importante aux femmes dans l'histoire enseignée doit venir d'une volonté concertée des actrices et des acteurs en éducation Comme Porhel (2016), souhaitons que « la rareté des études de didactique de l'histoire appliquées à l'enseignement du genre » (p 171) soit rapidement chose du passé…”

“…Notons d'emblée que les recherches récentes pointent une compréhension très limitée du rôle des femmes et des dynamiques de genre dans l'histoire par les élèves (Brunet, 2016 ;Colley, 2015) et par les personnes enseignantes (Monaghan, 2014 ;Scheiner-Fisher & Russell, 2015) À ce titre, il faut souligner que les enseignant•es qui décident d'aborder ces éléments en classe d'histoire s'écartent des programmes de formation, ou, du moins, élargissent leur portée Au Canada, l'intégration du genre comme grille d'analyse historique (Scott, 1986) dans les programmes d'histoire destinés aux écoles est extrêmement limitée sinon absente (Brunet, 2016) Les apparitions des femmes -brèves et dénuées de contextualisation, surtout pour la période contemporaine -se limitent aux mouvements féministes ; eux-mêmes étudiés sans souci de la durée, en dehors de toute analyse intersectionnelle et sans lien avec le genre comme catégorie d'analyse historique (Moisan, Brunet & St-Onge, 2019) L'analyse des oeuvres de fiction en classe en fonction des codifications genrées et de l'agentivité différenciée pourrait-elle aider à pallier ces difficultés ? Le problème est complexe : d'une part, les femmes sont sous-représentées dans les oeuvres de fiction historique (Scheiner-Fisher & Russell, 2012) et d'autre part, la représentation de leur agentivité est souvent anachronique ou passive (Dumont, 2016) S'il demeure difficile de mesurer réellement les impacts des images et des récits sur la reproduction des stéréotypes (Lignon, 2016), il est possible d'émettre l'hypothèse que les oeuvres de fiction de nature historique peuvent influencer la manière même de concevoir l'histoire, et plus particulièrement ce qui est considéré comme « important » ou non dans l'histoire (Seixas & Morton, 2013) Certaines recherches s'intéressant au potentiel combiné de la fiction historique et du genre en classe d'histoire tendent à inciter l'enseignant•e à choisir spécifiquement les oeuvres en fonction de leur intégration exemplaire des personnages féminins (Marcus & Monaghan, 2009 ;Plenge, 2003 ;Scheiner-Fisher & Russell, 2012) 1 De même, Plenge (2003) explique les répercussions positives sur des adolescentes afro-américaines du visionnement de films historiques dont la trame est centrée sur l'histoire de femmes racisées Or, si ces propositions sont louables, elles sont aussi limitées D'abord, le nombre d'oeuvres, particulièrement de fictions historiques, faisant une place de choix aux femmes, n'est pas si grand, surtout si on se limite à des oeuvres qui touchent spécifiquement les contenus des programmes scolaires Ensuite, il serait dommage de ne pas amener les élèves à relever les constructions de genre même lorsque les oeuvres sont androcentriques Le genre est perceptible lorsque l'on décide consciemment d'y porter attention Évidemment, pour ce faire, il faut des formations sur le genre, y compris en didactique disciplinaire Dans la prochaine section, nous expliquons les balises théoriques qui pourraient servir de base à une telle formation…”

Test De Bechdel Et Agentivité Des Femmes Dans L’histoire : Analyse Des Discussions Sur Un Forum en Ligne

“…Les programmes scolaires en Occident se limitent en général à l'histoire du féminisme et encore plus étroitement à l'égalité hommes-femmes dans une perspective libérale, et délaissent globalement l'analyse des rapports sociaux de sexe (Bradford, 2008;Moisan et al, 2019). Conséquence de cette situation ou non, les enseignantes et les enseignants intègrent peu le genre ou le font de manière limitée (Scheiner-Fisher et Russell, 2015;Stevens, 2016) et les élèves en développent une compréhension restreinte (Brunet, 2016;Colley, 2015).…”

Combien ou comment ? Les femmes canadiennes dans les récits scolaires et dans la mémoire collective, rétrospective des recherches depuis 1980

“…Même les leçons observées en classe par les chercheurs encourageaient la perpétuation des stéréotypes de genre ou l'idée que l'égalité était désormais acquise. 29 Somme toute, il apparaît primordial que la formation des maîtres en histoire fasse davantage de place au genre comme catégorie d'analyse de même qu'à une réflexion sur la construction des savoirs historiques.…”