The French Public Pensions System. Combining Redistribution, Complexity and Temporal Uncertainty

Abstract

La retraite des salariés du secteur privé en FranceConjuguer redistribution, complexité et incertitude temporelle * Karine Briard ** Au cours de ses soixante-dix années d'existence, le système de retraite français a affirmé sa mission redistributive et couvre aujourd'hui une large variété de situations en marge de l'emploi. Cette évolution amorcée dans les années 1970 s'est réalisée par à-coups, parfois à contretemps des évolutions socioéconomiques. Si l'architecture et les grands objectifs du système ont persisté, les logiques ont changé : à compter des années 2000, le cadre normatif a fait place à des règles de détermination des droits à retraite plus flexibles, prenant mieux en compte la diversité des carrières et les choix individuels. Le reparamétrage des règles existantes et la superposition de mesures entamés en 1982 ont cependant engendré un système obscur à l'efficacité discutable. L'objectif de justice sociale s'est ainsi parfois heurté à la complexité d'un système aux résultats ambigus et incertains. Cette difficulté à apprécier dans quelle mesure le système assure ses diverses missions peut expliquer la trajectoire de réforme qui a été suivie. * L'auteure remercie pour leurs nombreuses remarques Thomas Amossé, Mathieu Grégoire, Jean-Michel Hourriez, Véronique Rémy ainsi que les trois évaluateurs anonymes de l'article. ** Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), Mission animation de la recherche (MAR) ;

Un système de retraite universel par points serait-il plus juste socialement ? Éléments d’évaluation des principaux enjeux de la réforme Macron/Delevoye

“…En effet, les taux de remplacement des assurés à carrières complètes sont uniformément décroissants avec le niveau de salaire (Senghor, 2015). Il existe en effet, en premier lieu, des mécanismes non contributifs permettant la validation de périodes sans revenu d'activité (chômage, maladie, congés) et des dispositifs de « minimum contributif » dans les régimes de base, dont les conditions d'attribution ont été améliorées (Briard, 2017). En second lieu, les taux de remplacement (défini comme le rapport entre la pension totale servie et les derniers revenus d'activité) décroissent uniformément avec le niveau de salaire notamment en raison des plafonds de cotisations (régime de base et régimes complémentaires).…”