L’autonomie des femmes a été reconnue comme une condition essentielle au développement lors de la Conférence internationale sur la population et le développement de Caire en 1994. Cette étude examine les facteurs contextuels (notamment des normes de genre légitimant la violence envers les femmes) et les facteurs individuels (dont le niveau d’instruction et le type d’emploi) sur l’autonomie décisionnelle des femmes en milieu rural au Ghana, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Elle utilise les données issues des enquêtes démographiques et de santé (EDS) de ces pays. La mesure des normes de genre à partir de la perception qu’ont les femmes de la violence domestique (d’un homme sur son épouse) dans leur communauté en recourant à l’analyse factorielle confirmatoire a donné de bons indices d’ajustement qui renforcent la validité de cette méthode. Une augmentation d’un écart-type de cette variable contextuelle est associée à un accroissement des risques pour une femme d’avoir une faible autonomie décisionnelle de 54 % au Ghana, de 45 % au Kenya, de 48 % en Ouganda et de 25 % en Tanzanie. L’instruction et le statut socioéconomique des femmes ne présentent pas la même stabilité sur l’autonomie décisionnelle des femmes. Nos résultats témoignent de la nécessité d’une politique plus globale pour renforcer l’autonomie des femmes en Afrique subsaharienne.Since the ICPD conference in Cairo in 1994, women’s autonomy has become a core element of the development agenda. This study examines the contextual level factors (especially the gender norms that legitimate violence against women), and the individual level factors (including education and employment status) in women’s decision-making authority in four sub-Saharan African countries. Using multilevel structural equations modelling on DHS data from Ghana, Kenya, Tanzania and Uganda, we found good model fits in all four countries, confirmed by factor analysis, using a measure of gender norms based on the attitudes of women in the community towards domestic violence (specifically wife-beating). We found that one standard deviation of this contextual latent variable is associated with an increase of 54 % in Ghana, 45 % in Kenya, 48 % in Uganda and 25 % in Tanzania in the odds of a woman having low decision-making authority. Education and socio-economic status both at individual and contextual level did not show the same strong effect on women’s decision-making authority. The results reinforce the need for more appropriate global policies to enhance women’s autonomy in the sub-Saharan African context