L'idée que notre époque contemporaine se caractérise par une action anthropique concurrente des forçages naturels à l'échelle globale, au point d'être le moteur de la transformation biophysique de la planète (Bonneuil, Fressoz, 2016), y compris hors de la seule sphère climatique (Lorius, Carpentier, 2013), trouve sa justification dans la survenue de crises multiples et localisées. Autrement dit, la crise environnementale globale, sous-tendue par la notion d'anthropocène, est étroitement articulée à une série de crises vécues localement, et qui ont des répercussions d'autant plus grandes qu'elles touchent les villes (Sierra, 2020a,b). A Quito, capitale de l'Equateur, les aléas hydromorphoclimatiques sont ainsi à l'origine de petites crises participant de la construction du risque urbain. Témoignent-ils localement du changement global, des modifications que l'homme exerce localement sur le milieu ou simplement des dynamiques naturelles d'un milieu équatorial d'altitude ? Le milieu urbain est propice à valoriser l'action anthropique tant celle-ci marque fortement le paysage, transforme les données biophysiques de l'environnement au niveau pédologique (voire géologique), par la production de sol urbain ou l'exploitation du sous-sol ; mais aussi hydrologique, par la modification du cycle de l'eau et les pollutions ou encore atmosphérique par la constitution d'îlots de chaleur par exemple (Oke, 1987). L'anthropisation, constitutive de l'environnement urbain, est également propice à la transformation ou à l'intensité des aléas naturels (Magnan, Duvat, 2015), entendus Des laves torrentielles naturelles, ou produites par les habitants ? L'histoi... Belgeo, 3 | 2020 Des laves torrentielles naturelles, ou produites par les habitants ? L'histoi...