Care, in lowland South America, is an ethical practice that is constitutive of kinship relations. Drawing on the case of the Warao, an indigenous people of Venezuela, I complicate this link between care and kinship in two interrelated ways: first, by focusing on the impossibility of perfect care (the particularising orientation of care makes neglect inevitable); and second, by acknowledging that kinship must not only be made, but also unmade. Both strands of this argument contribute to an effort to show that the dark side of the care/kinship nexus is relationally productive. Since kinship relations are constituted by the memory of past acts of care and nurture, quarrels that arise from reciprocal accusations of laziness and stinginess trigger dynamics of separation with long-term implications. Care is remembered but its limits are also acknowledged, especially at death, and such reflexivity contributes to its properly ethical character.
Résumé: Dans les basses terres d’Amérique du Sud, le souci des autres (ou care) est une pratique éthique constitutive des relations de parenté. En m’appuyant sur le cas des Warao, un peuple autochtone du Venezuela, je complexifie ce lien entre care et parenté de deux manières interdépendantes : tout d’abord, en soulignant l’impossibilité de prendre parfaitement soin d’autrui (le souci des autres représentant une attention aux besoins spécifiques de personnes particulières, il est inévitable qu’il conduise à en négliger d’autres) ; ensuite, en reconnaissant que les relations de parenté doivent être créées mais aussi rompues. Les deux volets de cet argument représentent une tentative de montrer que le côté obscur du lien entre care et parenté est productif sur le plan relationnel. Dans la mesure où c’est la mémoire des actes nourriciers et de soin qui fonde les relations de parenté, les disputes suscitées par des accusations réciproques de paresse et de mesquinerie déclenchent des dynamiques de séparation qui ont des implications à long terme. On se souvient du care mais on reconnaît aussi ses limites, en particulier lors de la mort des personnes concernées, et cette réflexivité contribue à son caractère proprement éthique.