Pour une linguistique des odeurs : présentation 1. UN SUJET RELATIVEMENT NOUVEAU EN LINGUISTIQUE 1. Vient de paraître une Philosophie de l'odorat (Jaquet 2010), qui propose de substituer le sentir beau au sentir bon. Langages 181 rticle on line rticle on linePour une linguistique des odeurs joliment un « silence olfactif ». Des noms comme puanteur, relents ou encore parfum, effluves peuvent donner à penser le contraire, mais ce sont des noms qui renvoient à des types qualitatifs (d'ordre divers) (cf. Boisson 1997) et non des identifiants d'odeurs, c'est-à-dire que ce ne sont pas des noms qui indiquent de quelle odeur précise il s'agit, comme bleu, par exemple, indique qu'il s'agit de la couleur bleue.De manière plus générale, toutes les observations font état d'un langage des odeurs beaucoup plus pauvre, plus limité et plus instable, moins systématique que le langage d'autres domaines sensoriels comme le visuel ou l'acoustique :Ce lexique olfactif [...] est [...] imprécis, (on compte un nombre élevé de descripteurs différents pour un même stimulus), instable, asymétrique et, dans la vie quotidienne, peu élaboré et souvent idiosyncrasique, ce qui a conduit certains chercheurs à qualifier un peu trop vite l'odorat de sens muet.