Réception de la théorie postcoloniale dans le féminisme québécois

Abstract

Ce texte propose d’utiliser le féminisme postcolonial comme point d’appui pour explorer les discours identitaires à l’oeuvre dans le féminisme québécois. La première partie du texte aborde la génèse du féminisme postcolonial à partir des écrits de Gayatri Spivak, Chandra Talpade Mohanty et Uma Narayan. Dans la seconde partie, l’auteure discute de la figure centrale à l’oeuvre dans le féminisme québécois, marqué au cours des années 60 par le récit politique de l’oppression nationale. Selon son analyse, cet héritage a permis au féminisme québécois d’occulter le difficile exercice d’identifier les rapports de pouvoir entre les femmes de la majorité et les autres femmes.

Gender, Nation, and Situated Intersectionality: The Case of Catalan Pro-independence Feminism

“…This goes beyond the consideration of only three axes and focuses on their combination and not as independent structures. Similarly, in the 1960s, Quebec feminists identified with the women's double oppression analysis, related to gender and nation (Maillé 2007), with slogans such as, “No national liberation without women's liberation; no women's liberation without national liberation” (Maillé 2002, 38). In the 1970s, class was also considered an axis of oppression, integrated into the global liberation struggle (Maillé 2012).…”

Narrating Canadian Political Science: History Revisited

“…Of course, Said's work has been used by Canadian political scientists concerned with the Middle East, and critiquing the late Samuel Huntington's “clash of civilizations” thesis (1993; Abu-Laban, 2001; Mahdavi and Knight, 2013). However, Said's Orientalism has also been utilized to cover a variety of other topics and jurisdictions, for example by: Laura Macdonald (1995) to address the relationship between Canada and the developing world; Elaine Stavro (2014) to examine how the SARS epidemic inspired a discourse in which Torontonians were contrasted positively with “bad” Chinese global citizens; Abigail Bakan (2014) to offer a fresh consideration of the so-called “Jewish question”; Linda Cardinal, Claude Couture and Claude Denis to critique conventional understandings and historiography on Quebec's Quiet Revolution (1999); and Chantal Maillé (2007) to anchor an exploration of feminism in light of the complexity of relations of domination and “the national question” in Quebec. Joyce Green has also drawn on Said's work as a tradition inspiring a critical approach to Indigeneity as well as attending to the voices of Indigenous women in Canada (Green, 1995, 2001, 2007).…”

Consubstantialité vs intersectionnalité?

“…L'emprunt de ce terme à la théologie n'était pas évident. Mais nous le prenons ici dans son acception la plus banale, celle qui énonce l'unité et l'identité de substance des trois entités de la (Lépinard, 2005;Maillé, 2007;Moujoud et Lmadani, 2012). Si, à cette période, l'immigration commence à être timidement un objet d'étude sociologique, il faudra attendre 1983 et la Marche pour l'égalité, rebaptisée « Marche des beurs » par les médias, puis 2005 et l'Appel des indigènes de la république, pour que la « race » parvienne à s'imposer dans le débat public 9 .…”