“…Cardi et Pruvost (2012) soutiennent que cela s'explique par le fait qu'au contraire de la violence des hommes qui peut être pensée (et surtout imaginable), la violence des femmes est inconcevable ; les femmes, habituellement assujetties à des assignations genrées comme le care, la douceur, la docilité, l'écoute ou l'empathie, subvertissent ces normes lorsqu'elles emploient la violence. Elles sont alors délégitimées, décrédibilisées et invisibilisées (Bugnon, 2009 ;Felices-Luna, 2012 ;Chevalier, 2012 ;Dayan-Herzbrun, 2012 ;Cardi et Pruvost, 2012), et leur corps est dépouillé de son humanité par un processus de désexualisation ou d'hypersexualisation (Boutron, 2012). Ces mécanismes servent, d'une part, à évacuer la dimension LA POLICE À L'ÉPREUVE DE LA DÉMOCRATIE politique de leur engagement et de leur conviction idéologique et, d'autre part, à réaffirmer la division sexuelle du travail militant selon laquelle la violence politique visible doit être exercée par des hommes (Bugnon, 2009).…”