“…Comme Smouts (2007, p. 33, cité dans Blanchet, 2010 l'indique, les auteurs postcolonialistes se retrouvent autour de leur volonté commune de s'intéresser, de manière critique, « aux conditions de la production culturelle des savoirs sur Soi et sur l'Autre, et à la capacité d'initiative et d'action dans un contexte hégémonique ». Bien que peu utilisée jusqu'à présent dans la littérature francophone comme cadre théorique pour l'étude des entreprises et le management (Blanchet, 2010), la théorie postcoloniale a fait émerger une littérature restreinte, mais croissante dans les revues anglophones, notamment au sein de la communauté Critical Management Studies (CMS), depuis la seconde moitié des années 90 (Banerjee et Prasad 2008;Frenkel et Shenhav 2006;Jack et Westwood 2009;Jackson 2012;Noronha 2005;Prasad 2003). S'appuyant surtout sur les travaux de la triade des théoriciens postcoloniaux les plus influents, en l'occurrence Said (2003), Bhabha (1994) et Spivak (1988), les « postcolonialistes » ont développé une pensée critique qui vise à dévoiler les structures de domination et d'hégémonie, les idéologies et les relations de pouvoir qui constituent et donnent forme aux discours contemporains sur le management, et à leurs conséquences matérielles en termes de management des organisations en Afrique.…”