Prise en charge de la main brûlée: de la lésion à la consolidation

Abstract

La brûlure de la main est la lésion thermique la plus fréquente. Le diagnostic de profondeur et la qualité du traitement initial sont fondamentaux pour ne pas aboutir à des complications fonctionnelles qui peuvent être désastreuses.Dans l'immense majorité des cas, la brûlure est superficielle et bénigne ou peu profonde, la main est touchée de manière isolée : c'est le cas de figure que nous nous proposons de traiter car il est le plus fréquent en pratique de ville. Cependant, même dans le cas de lésion initiale simple, si le traitement médical est mal conduit ou le diagnostic de profondeur mal posé, la brûlure peut aboutir à des catastrophes orthopédiques et fonctionnelles que l'on peut cependant rattraper tant que les phénomènes inflammatoires persistent.Les principes de rééducation sont simples, ils reposent sur l'association : immobilisation, mobilisation prudente, compression et hydratation cutanée.En phase initiale et plus tardivement dans le cas de brûlure profonde, les orthèses sont utiles pour conserver ou récupérer le potentiel fonctionnel et réduire la douleur. L'examen de la main doit être méthodique et attentif, avec une large part consacrée à l'évaluation de la trophicité cutanée. C'est l'évaluation de la répercussion de la brûlure sur les différents tissus qui permet au soignant de déterminer un programme de rééducation et réadaptation où la compression, les postures en étire-ment cutané et les massages sont indispensables. À l'état séquellaire, la qualité de l'évaluation permettra de ne pas passer à côté de la réalité d'un préjudice et d'envisager, dans le cas où cela est possible, son dédommagement ; une large part doit être faite aux répercussions fonctionnelles et situationnelles qui doivent être analysées le plus finement possible.

Principes et rééducation de la main brulée adulte en phase secondaire

“…La kinésithérapie en ville ne peut se concevoir d'emblée que pour une brûlure cicatrisée, isolée, secondaire à une brûlure superficielle ou ayant bénéficié d'une excision-greffe pré-coce [8]. Car ce sont les seuls cas permettant une récupéra-tion quasi ad integrum.…”

“…5) [10]. Les rétractions peuvent avoir créé dans le cas de la brûlure dorsale, une attitude en position intrinsèque moins et dans le cas d'une brûlure palmaire, la fermeture de la main et la constitution de griffes digitales [8]. Pour contrô-ler la déformation débutante, on utilise le bandage des pansements, dès la phase aiguë [11], pour réaliser une posture digitale en position intrinsèque plus et le pouce en opposition et ainsi préserver la fonction de la main.…”

“…La compression, quelle qu'elle soit, pour pouvoir être efficace doit être porté 23 sur 24 heures sur plusieurs mois à deux ans. La compression vient compléter l'action des autres procédés de rééducation et de réadaptation comme les orthèses [8]. On peut utiliser le port de plaque silicone qui, portée plus de 12 heures d'affilée sur plusieurs mois, peuvent réduire les hypertrophies isolées [8,14].…”

“…Elles sont d'abord réalisées sous la forme de postures infradouloureuses, avec recherche d'étirement cutané en capacité cutanée maximale [1,8,22]. Elles ont un effet hypoxémiant sur la peau.…”