Pratiques et limites de la réconciliation après les guerres de religion dans les villes des Pays-Bas méridionaux (années 1570-années 1590)

Abstract

Résumé Après l’échec de la répression sévère du duc d’Albe, Philippe II d’Espagne mène durant les vingt dernières années de son règne une politique différente de pacification et de réconciliation qui permet de renouer les liens du pacte politique et religieux entre le prince et ses villes des anciens Pays-Bas. La question de l’adhésion des populations à cette reformulation des normes est un élément-clé pour comprendre le succès de cette politique de reconstruction de la fidélité des Pays-Bas méridionaux. La rénovation et la modernisation du contrôle social, la pratique interactive du pardon et de la réintégration dans une société prônant le catholicisme tridentin, tout comme les nouvelles délimitations entre ce qui est acceptable et ce qui tombe sous le coup de l’arsenal répressif, sont les éléments déterminants des pratiques de réconciliation et de leurs limites.

Exiliados-migrantes y reconciliación en los Países Bajos después de la Paz de Arras (1579)

“…The destruction of registers of criminal sentences took effect under their supervision. And where it was necessary to keep documents, the entries of the Protestants' activities during the troubles were erased, crossed out or had fake mentions added to them (Junot, 2012b). This first stage of the reincorporation of exiles was managed concurrently both by the King of Spain and his Governor General in the Low Countries, and the States Provincial and General, passing over the issue of religious freedom.…”

“…But in practice, at the beginning of the 1580's, Farnese was authorizing people to stay either in neutral places in France or in the Holy Roman Empire, not far from the border, or in places under the rebels' control in the secessionist provinces of the Low Countries. It was a way of enlisting partisans among the enemy while Farnese organized the re-conquest of the most important cities of Flanders and Brabant in 1584-1585 (Janssen, 2014: 136-138;Junot, 2012b). The letters of reconciliation expressed the wish for reiterating and asserting the King's sovereignty far beyond the Union of Arras, to in-clude the rebellious provinces where the States General had deposed Philip II in 1581.…”