Cet article tisse un dialogue autour de la traduction/interprétation en tant que réparation d’asymétries linguistiques et socioculturelles, construites par des siècles de domination de communautés sur d’autres, en particulier au Brésil. Ces relations inégales entre langues constituent la toile de fond d’une discussion qui met en perspective la traduction et les droits linguistiques, suggérant une réflexion sur les droits de traduction : le droit d’être traduit et le droit de traduire. En tant que processus de réallocation textuelle d’où émergent d’autres signifiants, la traduction, qu’elle soit écrite ou orale (interprétation), confère de nouveaux espaces de subjectivation et de dialogue. Elle illustre et manifeste le contact, la confrontation et le conflit des langues, des locuteurs, des normes et des réalités. Ainsi, nous suggérons que de nouveaux engagements émergent de la circulation des voix que la traduction rend possible, à partir de certaines situations concrètes dans le contexte des droits linguistiques au Brésil. Dans ce cadre spécifique, cette traduction/ médiation s’établit en tant que garantie d’accès à certains droits et comme ressource de visibilisation de langues, de locuteurs et de textes, rendus invisibles, favorisant ainsi la diversité linguistique dans un cadre supranational. Aussi, nous proposons d’élargir la discussion aux questions d’éthique de la traduction/interprétation, inséparables des questions politiques qu’elle soulève, puisque ce sont des relations qui sont en jeu.