Le paludisme est la principale cause de morbidité et de mortalité chez l’enfant, particulièrement en Afrique sub-saharienne. Malgré des progrès substantiels du traitement du paludisme pédiatrique au moyen de polythérapies basées sur l’artémisinine, de nombreux obstacles s’opposent encore à la mise en œuvre efficace de ces nouvelles options thérapeutiques très efficaces. De même, des moyens efficaces sont disponibles pour la prévention du paludisme chez l’enfant, mais leur extension afin qu’ils influencent nettement la morbidité et la mortalité d’origine palustre a confronté les organismes de santé publique à d’importantes difficultés. Le statut nutritionnel de l’hôte influence l’acquisition et la sévérité potentielle d’un paludisme. Des données substantielles montrent que le paludisme contribue à une altération de la croissance staturo-pondérale chez l’enfant, mais l’impact de la sous-nutrition sur le paludisme est complexe. Des données de plus en plus nombreuses montrent qu’une supplémentation en certains micronutriments peut jouer un rôle capital dans la prévention du paludisme chez les jeunes enfants. Des interventions au moyen de micronutriments tels le zinc ou la vitamine A peuvent contribuer à réduire la charge pathologique due au paludisme, tandis que d’autres, telles une supplémentation en fer, peuvent exacerber cette maladie. Des différences portant sur la conception et la qualité des études, l’intensité de la transmission du paludisme et d’autres caractéristiques des centres d’études compliquent l’interprétation du nombre limité d’études ayant évalué l’influence de micronutriments spécifiques dans le traitement et la prévention du paludisme. Un seul essai a évalué l’administration de zinc à titre d’appoint dans le traitement du paludisme et n’a démontré aucun bénéfice de ce métal dans ce rôle. Le présent article analyse la prise en charge clinique du paludisme chez l’enfant, les interactions entre cette parasitose et le statut nutritionnel et le rôle potentiel d’une supplémentation en micronutriments pour la prévention d’épisodes cliniques de paludisme chez les jeunes enfants, en déterminant plus particulièrement si chacun des suppléments nutritionnels améliore ou aggrave l’évolution de cette maladie.