Les écrits actuels montrent que la dépendance relationnelle est associée à l’automutilation. Toutefois, peu de choses sont connues sur la nature de cette relation. À travers les modèles des fonctions de l’automutilation, de l’attachement et des relations d’objet, les auteurs de cet article tentent d’explorer les facteurs psychologiques qui pousseraient certaines personnes dépendantes à s’automutiler. En plus des fonctions de régulation émotionnelle, d’autopunition et d’influence interpersonnelle, il est suggéré que l’automutilation permettrait l’évitement de l’autonomie, ce qui rétablirait les relations objectales de dépendance clivées et, du même coup, réduirait les émotions négatives liées au sentiment d’abandon. Des propositions cliniques et des pistes de recherche sont aussi discutées.