Permanence tsigane et politique de sédentarisation dans la France de l'après-guerre

Abstract

Après avoir rappelé ce que furent les relations entre les pouvoirs publics et les Tsiganes depuis leur apparition en Europe occidentale, cet article examine, à partir d'un exemple particulier, les effets d'une politique concertée sur l'évolution des communautés tsiganes. L'exemple choisi est la réglementation du stationnement des nomades mise en place en France à la fin des années soixante. La comparaison entre des familles qui n'ont pas été touchées par cette politique et d'autres qui ont séjourné sur les "aires d'accueil" institutionnalisées montre les limites de l'action publique : si elle les a peut-être accélérées, elle n'a pas sensiblement modifié les évolutions suivies ici et là. Cet échec est dû tout autant aux dynamismes propres des communautés tsiganes qu'à la conception erronée du "nomadisme", qui a guidé les initiatives des pouvoirs publics.

Do French ‘Nomads’ Have a War History? A Review of Seventy-five Years of Historiography

“…Paris, Édition du centre, 1946, p. 177-179, quoted in Anne Grynberg, Les camps de la honte. Les internés juifs des camps français1939-1944, Paris, La Découverte, 1999 It should be noted that the existence of camps reserved to "Nomads" is also mentioned in Joseph Weil's book on French internment camps(Weill 1946).7 An article linked the postwar period to the policy of sedentarization(Reyniers and Williams 2000).8 Telegraph note from the Ministry of the Interior to the prefects.July 1946. Divisional Archives Côte d'Or, 3 Z 7 M14A.…”

Les « grands passages »

“…Le problème de « place » a commencé à se poser pour les Tsiganes de façon prégnante pendant et après la seconde guerre mondiale (Cf. Reyniers et al, 1990). L'exécution d'une politique de réclusion sous le régime de Vichy les a maintenus en rupture du reste de la société (Cf.…”