Depuis le début du mandat du président Bolsonaro, les Amérindiens d'Amazonie font face à une politique extrêmement agressive visant à rogner les droits, en particulier fonciers, qui leur ont été alloués par la constitution de 1988. Cette pression multiforme s'exerce à la fois par des actions directes (tentatives de modification de texte légaux, rognage des moyens des agences indigénistes…) et indirectes (création d'un contexte de déforestation active qui déborde sur les territoires amérindiens), sous-tendu par une idéologie politique et religieuse hostile à la notion de multiculturalisme et à la pluralité des modes de vie, et par des lobbies économiques désireux d'exploiter les ressources naturelles présentes dans les territoires amérindiens.Face à ces pressions, les Amérindiens comptent sur l'institution judiciaire, mais seulement tant que les lois ou la constitution ne sont pas modifiées et tant que des juges conservateurs ne sont pas nommés en trop grand nombre dans les instances suprêmes. Ils comptent aussi sur leur capacité de résistance, axée sur la communication de leur situation au Brésil et à l'international, ainsi que sur un protagonisme de plus en plus fort au sein du système politique brésilien. Dans cette résistance, les femmes amérindiennes se distinguent de plus en plus.