Nouveau discours du recit

La notion de temporalité affective confrontée à différentes approches de la narration en sciences du langage : apports, enjeux, méthodes

“…Par exemple, Genette (1972Genette ( , 1983 s'est intéressé aux différentes possibilités narratives de la chronologie en pointant différents rapports temporels entre le je narrant et le je narré. En mobilisant une perspective énonciative (puis dialogique) sur ces questions de focalisation, les recherches de Rabatel (1997Rabatel ( , 1998Rabatel ( , 2008 en distinguant clairement cinq étapes, en citant certains adjuvants l'ayant aidé dans son parcours, et en ménageant une certaine montée en tension en début de récit : la description de la réussite de D en tant que stagiaire aurait pu laisser supposer qu'il accepterait de devenir associé dans ce cabinet, et son refus (l. 20) crée un effet (relatif) de surprise, dû à l'effet « intrigant » produit par D qui ne délivre pas tout de suite l'information selon laquelle il n'était pas en accord avec les valeurs de ses supérieurs ; la tension ainsi produite par le retard d'une livraison d'une information importante confère à la narration un caractère « réticent », pour reprendre le terme de Baroni (2009).…”

Quand le narrateur boit(e)… (Réflexions sur le narrateur non fiable et/ou indigne de confiance)

“…Si l'attribution d'une voix aux personnages ne suscite pas à ma connaissance de controverses particulières, il en va différemment de l'hypothèse de la voix narrative, dont certains narratologues récusent la pertinence. Ainsi, par exemple, Monika Fludernik (2001 : 622) dénonce-t-elle le manque de rigueur de la métaphore de la voix chez Gérard Genette (1972Genette ( , 1983, où elle perçoit l'application indue d'un modèle communicationnel aux textes littéraires écrits. 1 Quant à l'idée d'une voix de l'auteur impliqué, elle est au coeur de polémiques toujours vivaces ; même si, dans ce cas, plutôt que l'inconsistance présumée de la métaphore vocale, c'est la question des critères de définition de l'instance qui en serait le support qui se trouve au coeur des débats.…”

“…Avant d'évoquer sa contestation, il peut être utile de présenter sommairement la « vulgate » narratologique en la matière, telle que des tentatives de formalisation variées, mais effectivement soustendues par un modèle communicationnel, ont permis de l'esquisser : celles de Wayne C. Booth ( et 1983, Mieke Bal (1977), Jaap Lintvelt ([1981] 1989), Dorrit Cohn ([1978] 1981), Gérard Genette (1972Genette ( , 1983, Philippe Hamon (1996), etc. -dont on peut également rapprocher les travaux de spécialistes de linguistique textuelle comme Dominique Maingueneau (2004) et Alain Rabatel (2009).…”

The Character as Subjective Interface

“…Originally, it allowed Genette to distinguish two different phenomena that were typically bundled together in catchall terms like "first-person narration" or "omniscient narration": the narrator enunciating the narrative, and whether the narrative is espousing a particular character's range of knowledge or not in telling the story. The latter is termed focalization by Genette [2], who distinguishes three types: "zero", where the narrative has access to all information, "internal", where it sets its sights on a character and limits itself to that character's perceptions and thoughts, and "external", in which only the physical world is perceived, without getting access to any character's internal states.…”