Cet article rassemble, en une version homogène et actualisée, des développements parus dans plusieurs autres articles.1 L'Afrique du Nord est un socle de données partagées, aussi bien naturelles qu'humaines. Les géographes ne me démentiront pas qui décrivent le double plissement atlasique comme la charpente qui porte cette sorte de sous-continent (de péninsule ?) vers le nord, l'extrayant du puissant contexte saharien pour l'accrocher au domaine méditerranéen. Cela concerne les pays de la façade méditerranéenne et inclut donc, à l'est, la Libye, où vient mourir l'Atlas méridional avec les modestes reliefs du Jabal Nafûsa et du Jabal Al-Akhdar, entre mer et désert.
2Non plus que les historiens. Un même fond de populations, Imazighen ou Arabes, dont les mêmes branches se retrouvent partout, d'est en ouest. Il n'est pas jusqu'à un commandement unique qui ne les aient jadis réunis. Une société marquée par quatre milieux, à la fois naturels et humains, qui la fondent : la ville, la montagne, la steppe-etle-désert, l'oasis. Milieux qui ont modelé quatre types d'hommes -bâtisseurs, à des degrés et selon des équilibres variés, du Maghreb. Mohamed Naciri, géographe, ne manque pas d'intégrer la longue durée dans ses analyses : « (…) Mais c'est tout récemment qu'on a pris conscience, d'une manière aiguë, de l'importance de la dimension montagnarde du Maroc, au même titre que ses trois autres dimensions : méditerranéenne, saharienne et atlantique (…) qui caractérisent la structure de l'espace marocain » 1 .