Les pratiques de socialisation marginalisée des jeunes de la rue dans l’espace urbain montréalais

Abstract

En rupture avec les formes traditionnelles d’insertion, les jeunes de la rue, à Montréal, institueraient de façon précaire un certain usage de la marge sociospatiale urbaine dans la perspective d’une recomposition identitaire. Cette marge sociospatiale est présentée comme une organisation géographique structurant les pratiques d’appropriation de lieux. L’auteur nous invite à comprendre théoriquement le lien qui unit le processus identitaire à l’espace. C’est à partir des concepts-clés d’espace transitionnel et de trajectoire géographique qu’il serait possible d’identifier un parcours géo-social des jeunes de la rue. Aussi, pour évaluer le potentiel de socialisation marginalisée des jeunes de la rue, il importe de considérer le contexte de revitalisation du centre-est de Montréal.Rupturing with traditional forms of insertion, Montréal street youths have, in a precarious manner, began to use the urban socio-spatial margin as a site of identity recomposition. This socio-spatial margin is presented as a geographical organization structuring the practices of the appropriation of place. The author offers a theoretical understanding of the link unifying the identity process and space. It is on the basis of the key-concepts transitional space and geographical trajectory that it is possible to identify the geo-social route taken by street youths. As such, in order to assess the potential for the marginalized socialization of street youths, it is important to consider the renewal efforts underway in east-central Montréal.En ruptura con las formas tradicionales de inserción, los jóvenes de la calle en Montréal instituirían de manera precaria cierto uso del margen socioespacial urbano en la perspectiva de una recomposición identitaria. Este margen socioespacial es presentado como una organización geográfica que estructura las prácticas de apropiación de lugares. Es a partir de estos conceptos claves de espacio transicional y trayectoria geográfica que sería posible identificar un recorrido geosocial de los jóvenes de la calle. Por otra parte, para evaluar el potencial de socialización marginalizada de los jóvenes de la calle, es importante considerar el contexto de revitalización del centro-este de Montréal

Jeunes de la rue et prison : constructions subjectives de l’identité

“…De plus, les entrevues ont été faites à un moment précis du parcours de chacun et, surtout, étaient centrées sur le passage en prison. Cela a pu faire en sorte de laisser dans l'ombre toute une partie du travail identitaire, notamment en ce qui concerne la reconnaissance par les pairs, et qui a été documentée par d'autres auteurs tels que Parazelli (1997) et Colombo (2008.…”

“…43, n o 1 (2010) la prostitution, et leur occupation de l'espace public, notamment par l'entremise de règlements municipaux (Parazelli, 1997(Parazelli, , 2000Bellot, 2000Bellot, , 2001Colombo, 2008). Cette judiciarisation fait en sorte qu'ils se retrouvent de plus en plus souvent en prison Charest, 2003 ;Bellot et al, 2005).…”

L'itinérance en milieu urbain

“…Réflecteurs de l'urbanité d'une ville, les espaces publics font ainsi l'objet d'attentions particulières. Les personnes marginalisées y deviennent des « encombrements socio-symboliques » (Parazelli, 1997) allant à l'encontre des images d'harmonie urbaine et de cohésion sociale que les gestionnaires tendent à y diffuser (Harvey, 1989). Des formes de régulation des usages des espaces publics se sont alors imposées dans la gestion urbaine depuis plusieurs années, et desquelles découlent certains phénomènes d'exclusion, qu'il s'agisse de « revanchisme » (Smith, 1996) ou de non-droit à la ville (Don Mitchell, 2003).…”

Wege der Integration in heterogenen Gesellschaften

“…Im Zuge der Metropolisierung Montreals und seiner enormen Bevölkerungskonzentration in der Demographie Québecs war die soziale Integration Jugendlicher in Montreal Thema von Dissertationen (Parazelli, 1997, Bellot, 2001. In diesem speziellen Kontext der Metropole befinden sich verschiedene "urbane Stämme" von Jugendlichen, von denen viele als soziales Umfeld eine Grauzone haben, eine Zone des Risikos (Parazelli, 2004).…”