Abstract:La convention médicale de 2011 a systématisé l’usage du paiement à la performance à travers la Rémunération sur Objectif de Santé Publique (ROSP). Il s’agit d’inciter financièrement le médecin à la fourniture d’une médecine de qualité et économe en s’appuyant sur des indicateurs chiffrés de résultats. Cet article propose une évaluation du ROSP à partir d’une analyse empirique pionnière en Ile-de-France. Nous testons particulièrement l’hypothèse selon laquelle la performance d’un médecin est en partie dépendant… Show more
Avec la logique de quantification de la qualité du travail médical, les patients sont invités à faire confiance aux normes chiffrées déterminées par les agences de santé indépendantes – plutôt que de se fier à la relation personnelle avec leur médecin. Si cette nouvelle régulation ressemble à une rationalisation des pratiques, nous proposons de montrer en quoi il est utile de revenir sur la méthode de production de ces normes du travail médical et de questionner l’usage politique des essais cliniques randomisés. Après avoir rappelé les justifications théoriques et empiriques de la « rationalisation », nous défendons l’idée que la politique de quantification de la qualité des soins repose sur une épistémologie de la maladie arbitraire et une épistémologie des statistiques réductrice. Or cela n’est pas sans conséquences négatives, tant pour les professionnels que pour les patients.
Avec la logique de quantification de la qualité du travail médical, les patients sont invités à faire confiance aux normes chiffrées déterminées par les agences de santé indépendantes – plutôt que de se fier à la relation personnelle avec leur médecin. Si cette nouvelle régulation ressemble à une rationalisation des pratiques, nous proposons de montrer en quoi il est utile de revenir sur la méthode de production de ces normes du travail médical et de questionner l’usage politique des essais cliniques randomisés. Après avoir rappelé les justifications théoriques et empiriques de la « rationalisation », nous défendons l’idée que la politique de quantification de la qualité des soins repose sur une épistémologie de la maladie arbitraire et une épistémologie des statistiques réductrice. Or cela n’est pas sans conséquences négatives, tant pour les professionnels que pour les patients.
Avec la logique de quantification de la qualité du travail médical, les patients sont invités à faire confiance aux normes chiffrées déterminées par les agences de santé indépendantes – plutôt que de se fier à la relation personnelle avec leur médecin. Si cette nouvelle régulation ressemble à une rationalisation des pratiques, nous proposons de montrer en quoi il est utile de revenir sur la méthode de production de ces normes du travail médical et de questionner l’usage politique des essais cliniques randomisés. Après avoir rappelé les justifications théoriques et empiriques de la « rationalisation », nous défendons l’idée que la politique de quantification de la qualité des soins repose sur une épistémologie de la maladie arbitraire et une épistémologie des statistiques réductrice. Or cela n’est pas sans conséquences négatives, tant pour les professionnels que pour les patients.
Les évaluations internationales des programmes de paiement à la performance en médecine ambulatoire notamment celles du plus ambitieux d’entre eux, le programme anglais, aboutissent à un bilan pour le moins mitigé qui suggère qu’il est vain d’en attendre de réels bénéfices cliniques pour les patients. La France a mis en œuvre un tel programme vers la fin des années 2000. Il n’a pas fait l’objet de réelles évaluations mais les limites même de son design (faiblesse du montant des incitations, spectre d’indicateur limité, absence d’indicateurs de résultats, limites structurelles aux efforts que pourraient consentir les généralistes concernés du fait d’un exercice isolé…) ne laissent pas espérer qu’il puisse générer des progrès significatifs en termes de qualité des soins. Pour autant, le paiement à la qualité jouit d’une grande vogue en France auprès des pouvoirs publics qui s’explique moins par son efficacité clinique que par le bénéfice symbolique apporté à certains acteurs par la promotion de cet instrument.
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