Les adolescents qui entrent dans la vie adulte après un séjour prolongé dans un milieu substitut sont particulièrement vulnérables, en raison : de leur déficit sur les plans de la scolarisation, de l’employabilité et des habiletés de la vie quotidienne en général; d’un manque de préparation à la vie autonome; d’un déficit de liens sociaux. Les pronostics sont souvent sombres quant à leur insertion sociale et professionnelle. Pour corriger cette situation, divers programmes d’intervention visant à développer leur autonomie ou leur autosuffisance (self-sufficiency) sont mis en place. À partir d’une revue des écrits sur les programmes d’intervention visant l’autonomie fonctionnelle des jeunes en situation de placement, cet article propose de repenser la manière d’envisager la transition vers la vie adulte des jeunes placés en milieu substitut. Il s’agit d’envisager les jeunes en tant que sujets interdépendants de leur communauté en replaçant la question des relations sociales et des réseaux sociaux de soutien au coeur des préoccupations d’intervention visant à faciliter l’insertion sociale et professionnelle.Youth who have lived in residential or foster care for a long period of time are confronted with many obstacles when entering adult life, particularly in regards to their professional and social integration. In order to redress this situation, different programs are put in place to help youth develop their autonomy or self-sufficiency. Based on a literature review, this article suggests that the way the transition to adult life of youth having lived in a substitute environment has been conceptualized should be reconsidered. It is therefore recommended to envision the youth as an interdependent subject of its community by having the intervention programs aiming their social and professional integration focus on social relationships and social networks