1994
DOI: 10.3406/arss.1994.3115
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Le sida: savoir ordinaire et insécurité

Abstract: AIDS : Allgemeinwissen und Unsicherheit Gerade moderne Gesellschaften steigern Kontingenz, was dazu führt, dass das Bedürfnis nach Orientierungs- und Verhaltenssicherheit steigt. Ein zentraler Mechanismus, mit dem dies geleistet wird, lässt sich mit dem Bourdieu'schen Habitus-Begriff beschreiben, verstanden als kollektiv geprägte und individuell erworbene Wahrnehmungs- und Handlungsein-heiten, die durch rein kognitive Stimuli kaum zu verändern sind. Deutlich wird dies beispielsweise bei Krankheitsvorstell… Show more

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“…Ainsi, l'accident d'avion, toujours fortement médiatisé, est-il souvent plus redouté que celui de voiture alors qu'il fait moins de morts et de blessés si on le rapporte à la distance parcourue. Autre tendance connue : les individus sont plus enclins à craindre ce que N. Luhmann (2005) et d'autres sociologues allemands à sa suite (Hahn et al, 1994) dénomment « péril » (Gefahr en allemand), c'est-à-dire ce sur quoi ils ont l'impression de ne pas avoir de prise, qu'ils pensent subir, à la différence de ce que ces auteurs appellent « risque » : ce sur quoi nous croyons posséder un minimum de prise pour le réduire, à défaut de l'éviter totalement 7 . De nombreux travaux, notamment en psychologie, portent également sur ce que l'on nomme habituellement le « biais d'optimisme » (Peretti-Watel, 2003) et qui constitue une tendance très générale de l'individu à estimer que les dangers qui guettent les autres nous épargnent personnellement ou nous touchent à un degré moindre.…”
Section: La Perception Des Risquesunclassified
“…Ainsi, l'accident d'avion, toujours fortement médiatisé, est-il souvent plus redouté que celui de voiture alors qu'il fait moins de morts et de blessés si on le rapporte à la distance parcourue. Autre tendance connue : les individus sont plus enclins à craindre ce que N. Luhmann (2005) et d'autres sociologues allemands à sa suite (Hahn et al, 1994) dénomment « péril » (Gefahr en allemand), c'est-à-dire ce sur quoi ils ont l'impression de ne pas avoir de prise, qu'ils pensent subir, à la différence de ce que ces auteurs appellent « risque » : ce sur quoi nous croyons posséder un minimum de prise pour le réduire, à défaut de l'éviter totalement 7 . De nombreux travaux, notamment en psychologie, portent également sur ce que l'on nomme habituellement le « biais d'optimisme » (Peretti-Watel, 2003) et qui constitue une tendance très générale de l'individu à estimer que les dangers qui guettent les autres nous épargnent personnellement ou nous touchent à un degré moindre.…”
Section: La Perception Des Risquesunclassified
“…Des études antérieures ont montré que, de façon générale, certaines personnes sont plus sensibles aux risques collectifs, quels qu'ils soient, parce qu'elles occupent des positions moins élevées dans la hiérarchie sociale, parce qu'elles sont moins bien intégrées socialement, ou encore parce que les difficultés qu'elles éprouvent dans leur vie quotidienne suscitent un sentiment de vulnérabilité diffus qui se cristalliserait sur certains risques très médiatisés [12][13][14][15], et en particulier sur des risques perçus comme subis, parce qu'ils échappent à notre contrôle, autrement dit des périls au sens de Niklas Luhmann [16]. Cette interprétation trouve un certain écho dans nos résultats, puisque le risque de cancer perçu pour les antennes-relais est plus fréquent parmi les femmes et les bas revenus, ces effets disparaissant une fois introduit dans l'analyse le cumul des risques perçus à l'égard de trois autres facteurs environnementaux.…”
Section: L'expression De Craintes Diffuses ?unclassified
“…Regarding the latter, we can cite some biases that are virtually universal (Slovic, Fischhoff and Lichtenstein, 1988) such as ease of representability, which means that we tend to judge as more frequent (more random) events that we imagine more easily (often because the media talks about them more) or that impress us more (Piatella Palmarini, 1995). Participant of both categories is the tendency to fear more what N. Luhman and other German sociologists after him (Hahn et al, 1994) call "gefahr" (danger) -over which the individual has no power, and is completely subjected to -, than the risk -over which we have a minimum of power to reduce, if it cannot be completely avoided. If we use this terminology, sea flooding caused by the global sea level rise related to climate change represents danger for ordinary people, while the flooding of one's car (which can be moved with sufficient warning) is a risk.…”
Section: Risk Perceptionmentioning
confidence: 99%