Résumé L’article s’attache à analyser les conditions de mise en œuvre du FAJ à l’issuede la loi de décentralisation, votée en 2004, et qui transfère un ensemblede compétences de l’État vers les départements. L’étude menée dans six départements français, montre que les conseils généraux se sont différemment approprié le dispositif FAJ. Les observations réalisées (part du budget consacré, conditions d’élaboration du règlement intérieur, état des relations avec les autres dispositifs et les acteurs) conduisent à faire du FAJ soit un instrument d’aide isolé soit, au contraire, un levier alimentant une politique intégrée. Les inégalités territoriales constatées dans la mise en place formelledu dispositif se traduisent également dans le traitement des situations. L’examen des critères d’attribution, des domaines pris en compte (logement, mobilité...), de la structure des actions financées (individuelles ou collectives) traduisent des conceptions profondément différentes en matière d’aide sociale. Dans un contexte de précarisation des jeunes et de fortes transformations sociologiques de cet âge de la vie, l’analyse de la mise en œuvre du FAJ interroge fondamentalement la manière dont se construit ou non, localement, une politique publique en direction de la jeunesse.