Cet article examine comment la montée en puissance des données s’est déroulée dans le contexte éducatif belge francophone. Il insiste sur la singularité de l’évolution d’un système passé en quelques années d’une situation de quasi-absence de données à l’ère du gouvernement par les nombres et données probantes. Historiquement, la régulation de l’enseignement en Belgique s’est peu adossée aux données. Cependant, un tournant s’opère dans les années 1990 à la faveur du développement de modes de régulation post-bureaucratiques nécessitant des données chiffrées. Depuis le milieu des années 2010, on assiste à une accélération de cette logique avec le lancement du Pacte pour un enseignement d’excellence. L’article insiste sur les raisons de l’essor des données, qui tiennent pour beaucoup à la prise de conscience de la singularité des résultats de l’école belge francophone en matière d’efficacité et d’inégalité.