Le rôle de la quantification dans le processus de marchandisation de l'université. étude de cas d'une université anglaise

Abstract

Dans le processus de marchandisation du secteur universitaire, à l'oeuvre en Europe depuis le début des années 1980, la quantification joue un rôle central, en établissant des équivalences et des hiérarchies (classements) : elle permet de traiter des universités, des formations ou encore des chercheurs(euses) comme des éléments interchangeables dont la valeur n'est pas intrinsèque mais est déterminée par le rapport de l'offre et de la demande. En nous appuyant sur l'étude de cas d'une université anglaise, nous voulons montrer ici comment marchandisation et quantification vont de pair. Nous montrerons comment les chiffres sont mobilisés par l'État et par la direction de l'université étudiée pour transformer l'enseignement et la recherche en éléments interchangeables, réductibles à un seul ou un très petit nombre de critères pertinents ; et pour donner corps à cette réduction en orientant les pratiques des universitaires. Le caractère performatif de la quantification est ainsi utilisé comme un outil de transformation de la réalité sociale, avec pour finalité la mise en marché du secteur universitaire.

Évaluer l’évaluation de la recherche

“…Pour Boulet et Harari-Kermadec (2014), une telle évaluation et son pendant qu'est la production de classements « ne servent pas tant à produire une information sur les activités qu'à fournir des incitations à se comporter d'une certaine manière, par exemple à produire de la recherche économiquement utile ». L'adaptation des enseignants-chercheurs à l'évaluation et à la mesure de leur « productivité » a eu des effets considérables sur l'évolution des pratiques de publications aussi bien en termes de quantité et de fréquence qu'au niveau des supports de publications utilisés.…”

“…C'est donc de plus en plus un langage issu du monde de l'entreprise que l'on retrouve au sein des universités et une vision managériale qui s'impose aux enseignants-chercheurs par le biais de l'évaluation quantifiée. Il en découle une sorte de marchandisation de la connaissance (Insel, 2009), voire de l'université toute entière (Boulet et Harari-Kermadec, 2014), qui entre en totale déconnexion avec la liberté d'initiative, de recherche et d'esprit qui caractérise normalement la profession (Zarka, 2009).…”

L’évaluation de carrière des enseignants‑chercheurs

“…Pour Boulet et Harari-Kermadec (2014), une telle évaluation et son pendant qu'est la production de classements « ne servent pas tant à produire une information sur les activités qu'à fournir des incitations à se comporter d'une certaine manière, par exemple à produire de la recherche économiquement utile ». L'adaptation des enseignants-chercheurs à l'évaluation et à la mesure de leur « productivité » a eu des effets considérables sur l'évolution des pratiques de publications aussi bien en termes de quantité et de fréquence qu'au niveau des supports de publications utilisés.…”

“…C'est donc de plus en plus un langage issu du monde de l'entreprise que l'on retrouve au sein des universités et une vision managériale qui s'impose aux enseignants-chercheurs par le biais de l'évaluation quantifiée. Il en découle une sorte de marchandisation de la connaissance (Insel, 2009), voire de l'université toute entière (Boulet et Harari-Kermadec, 2014), qui entre en totale déconnexion avec la liberté d'initiative, de recherche et d'esprit qui caractérise normalement la profession (Zarka, 2009).…”

L’innovation pédagogique à l’université

“…Pour Boulet et Harari-Kermadec (2014), une telle évaluation et son pendant qu'est la production de classements « ne servent pas tant à produire une information sur les activités qu'à fournir des incitations à se comporter d'une certaine manière, par exemple à produire de la recherche économiquement utile ». L'adaptation des enseignants-chercheurs à l'évaluation et à la mesure de leur « productivité » a eu des effets considérables sur l'évolution des pratiques de publications aussi bien en termes de quantité et de fréquence qu'au niveau des supports de publications utilisés.…”