“…Mais ils peuvent aussi se traduire par une réflexion sur les modalités d’application de la norme (Brugidou, 2017) qui peuvent varier selon les cas et donner lieu à des formes de délibération ou encore susciter des résistances, plus ou moins actives et plus ou moins explicitées dans des discours. L’émergence de telles résistances est manifeste pour les questions d’environnement, de changement climatique et d’énergie : le mouvement des Gilets Jaunes en France, s’il ne peut être réduit à une opposition à la taxe carbone (Bendali et al, 2019), montre que des sujets consensuels, comme la lutte contre le changement climatique, peuvent susciter une très forte politisation, dès lors que l’on considère les moyens mis en œuvre et leurs effets concrets, notamment sur les pratiques ou les modes de vie (Salvador, 1991) des groupes sociaux. Sans considérer des cas de résistance aussi spectaculaires, il existe toutefois des formes plus diffuses et discrètes d’opposition ou de réticences à « bas bruit », qui méritent d’être éclairées, notamment parce qu’elles manifesteraient un ancrage faible de la norme, une déprise des « bonnes pratiques » promues, ici, d’économie d’énergie.…”