La révélation avec la danse africaine, je pense qu'elle a été dans les mouvements. Dans le fait d'être pieds nus, dans le fait de te dire que t'es libre, c'est une danse assez libre. Je me suis dit : « bon, on bouge tout le corps », ça a été une évidence.(E., Lyon, avril 2017)Les élèves de « danses africaines 2 » tendent fréquemment à décrire leur rencontre avec ces pratiques en termes de « liberté », en parlant de révélation, d'évidence et d'acquisition « naturelle » (Haschar Noé & Crosetto, 2006). L'o re culturelle développée autour de ces danses prolonge elle aussi cette rhétorique, en louant le potentiel de « libération » de soi résidant dans la pratique de ces « traditions » autres. Elle associe ainsi e cacement l'imaginaire contemporain de la recherche de soi (Houseman et al., 2016) et du corps sain (Courtine et al., 2006) à un marché de musiques et de danses du monde en plein essor depuis les années 1980 (Apprill et al., 2013). Par exemple, une brochure de cours de danses africaines de l'université de Genève a rme ainsi : « Les danses et rythmes traditionnels d'Afrique permettent de développer l'intelligence du corps, de maîtriser votre énergie physique au sein d'un groupe. Source de con ance en soi, ce cours vous invite à trouver votre place dans l'espace et comprendre comment votre mouvement peut s'exprimer librement 3 ».