Partant du constat que, malgré son caractère apparemment peu cinégénique, la figure de l'écrivain est souvent présente à l'écran, l'introduction de ce numéro avance quelques hypothèses pour comprendre la fortune d'un tel personnage et analyser les enjeux de sa représentation. Elle justifie également les partis pris et pointe l'intérêt de ce dossier, tant pour les études cinématographiques que littéraires.De Griffith à Polanski, les films consacrés à des écrivains, réels ou fictifs, sont presque aussi vieux que le cinéma lui-même et leur fortune ne s'est jamais démentie, même si ces personnages ont entre-temps troqué la plume contre l'ordinateur. Ces figures circulent également dans l'ensemble de la production filmique, du film d'auteur au cinéma grand public, et évoluent dans tous les genres cinématographiques : mélodrames (Total eclipse, The Hours), comédies (Design for living, Le Magnifique, Deconstructing Harry), films policiers (The Ghost writer), thrillers (Basic instinct, Loft), giallos (Ténèbres), films d'horreur (The Shining, In the Mouth of Madness), films érotiques (Strange Circus), ou films d'aventures à caractère familial (Romancing the Stone), chaque genre exploitant certains traits spécifiques de ces personnages. Un tel choix a pourtant de quoi surprendre. Si le cinéma est bien, comme le laisse entendre l'étymologie, une « écriture du mouvement »,