Les effets de la réforme LMD sur les formations à l’université et, plus particulièrement, sur celles issues du secteur LANSAD sont, malgré leur ampleur, relativement peu mesurés. Par ailleurs, l’autonomie grandissante des universités a conduit au développement relativement anarchique des formations en langues, posant indéniablement un problème de lisibilité et, par là-même, de légitimité de ce secteur à forts enjeux. À partir d’une enquête principalement fondée sur un questionnaire renseigné par vingt-trois universités françaises, nous dressons un premier bilan institutionnel en demi-teinte du secteur LANSAD. Les résultats montrent tout d’abord que la réforme LMD a conduit à certains effets bénéfiques, en particulier, le fort développement des cours d’anglais de spécialité dès le niveau de la licence. Au-delà de cette tendance très générale cependant, les participants font part d’un sentiment de frustration face au problème de l’inadéquation entre les besoins en matière d’enseignement-apprentissage des langues et les moyens institutionnels mis en œuvre pour y répondre.