La conversation intérieure avec les défunts a toujours existé, au point qu'elle serait le propre de l'homme. Elle trouve aujourd'hui sur le web un cadre d'expression nouveau qui la modifie en la matérialisant. Avec le développement de l'identité numérique post mortem d'une part, on voit apparaître dans les réseaux socionumériques et sur le web de plus en plus de profils d'usagers décédés ou encore de pages dédiées à la mémoire des défunts, sur lesquelles les usagers peuvent exprimer leur deuil et leur douleur. En outre, le spiritisme, apparu en Europe en 1853 avec les fameuses « tables tournantes », trouve sur internet un creuset pour l'émergence de nouvelles pratiques de dialogue avec les défunts. Dans la finalité d'interroger ces deux formes émergentes de rites funéraires sur internet, cet article propose une analyse de la filiation culturelle des pratiques de transcommunication par le numérique. Le déni de la mort, phénomène caractéristique du XX e siècle, serait poussé à l'excès sur internet, donnant naissance à des formes inédites de dialogue avec les morts.Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur lcn.revuesonline.com 1. Particulièrement, lors de la présentation du défunt aux États-Unis (Ariès, 1975).Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur lcn.revuesonline.com