Cet article vise à mettre en lien deux phénomènes très présents dans la traduction juridique : l’anisomorphisme culturel (c’est-à-dire l’asymétrie culturelle) et la variation linguistique. En effet, le droit est une discipline fortement inhérente à une société, ce qui signifie qu’elle possède un caractère national où, par conséquent, les concepts vont rarement franchir des frontières. De plus, si ce caractère national du droit est bien remarquable dans deux cultures ayant des langues distinctes, comme c’est le cas de la France et de l’Espagne, il est aussi présent dans des cultures juridiques ayant une même langue officielle, comme le Chili et l’Espagne. La traduction d’un terme relevant du droit français vers l’espagnol va varier en fonction du pays cible (l’Espagne, le Chili, le Mexique, etc.). Ainsi, afin de mettre en évidence cette réalité, nous allons analyser un concept général, la personne mise en cause, en France, en Espagne et au Chili, et comment la matérialisation que ces pays font de ce concept général donne lieu à des anisomorphismes culturels et à des problèmes relatifs à la variation linguistique (plus précisément, à la variation géographique) dans les pays hispanophones qui font l’objet de cette étude.