Alors que les modèles médical et biopsychosocial du suicide ont fait l’objet de critiques, le modèle social adopté dans les études/mouvements trans n’est pas remis en question à partir de perspectives anti-oppressions. Ainsi, les limites de ce modèle sont sous-théorisées. La question au coeur de cet essai est : quelles sont les limites du modèle social sous-tendant les analyses de la suicidalité trans? Basé sur une analyse critique des discours des travaux des autrices et auteurs qui ont adopté le modèle social, le présent article démontre que les discours sur la suicidalité trans au sein des études/mouvements trans reproduisent des formes de stigmatisation, de marginalisation et de pathologisation des personnes (trans) suicidaires. Je défends la thèse selon laquelle le modèle social produit une violence épistémique qui relève du capacitisme mental (ou sanisme) et du suicidisme (oppression des personnes suicidaires) en délégitimant les voix des personnes suicidaires.